Introduction
La dynamique urbaine de Brazzaville s’est accélérée depuis l’indépendance, en 1960. Ainsi, « la ville s’est étalée dans toutes les directions sans aucune restriction sur des terrains non viabilisés et dans des sites topographiques à risque, avec l’utilisation par des ménages des zones dépressionnaires naturelles, des sites de collines et la déforestation des versants impropres à la construction » (M. L. MALOUONO LIVANGOU, 2020, p. vii). C’est dans ce contexte, qu’on assiste à l’apparition des quartiers à risque, dans l’espace urbain qui est le fait de populations défavorisées.
Introduction
Le dernier rapport du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC, 2019, p.21) fait état d'un réchauffement climatique mondial sans équivoque qui est, caractérisé par une hausse des températures moyennes de l'atmosphère et de l'océan. Le continent africain semble particulièrement être touché, puisque la variation thermique entre 1970 et 2004 y est estimée entre 0,2 et 2 °C. Selon les prévisions, établies par l'application de modèles de circulation atmosphérique présentant encore bien des incertitudes, la hausse des températures devrait se confirmer dans les années à venir. « Le continent africain mérite toutefois une analyse plus fine du changement climatique qui l'affecte, notamment à des échelles régionales, pour perfectionner les modèles de prévision (B. C. Bates et al, 2008, pp.5-7 ; F. J. Acero et al., 2011, p.1089; V. Homar et al, 2010, p.2; L. Amraoui, 2013, p.13).
La variabilité et les changements du climat menacent dangereusement les ressources naturelles en l’occurrence celles en eau. Les études portant sur la variabilité et les changements climatiques ont intéressé la communauté mondiale suite à plusieurs manifestations de grande ampleur. Parmi celles-ci, la sécheresse qui a touché les deux bandes tropicales de la planète (surtout les pays sahéliens d'Afrique de l'Ouest et Centrale) depuis les années 1970 (J. Sircoulon, 1976, p.77 ; D. Tapsoba, 2006, pp.5-7).
Les mouvements migratoires, la baisse de la mortalité et l’augmentation de la fécondité concourent à l’évolution démographique urbaine mondiale à un rythme exponentiel. En effet, le nombre des individus vivants dans les villes qui était de 14% en 1900 et de 28% en 1950 est passé à 55% de nos jours (Banque Mondiale, 2019, p. 13). Cette croissance de la population trop rapide a pour conséquence la conquête des espaces à bâtir. Cette conquête se fait, cependant, de façon anarchique et accélérée dans les villes des pays en développement notamment. L’extension anarchique de ces villes est le résultat de l’absence d’une bonne politique d’urbanisation qui entraîne un déphasage entre l’extension spatiale et l’implantation des équipements adéquats et des infrastructures. L’inégale distribution de la voirie et son mauvais état occasionnent une déconnexion ou une connexion insuffisante des quartiers périphériques au réseau routier et, par conséquent, l’enclavement ou le semi-enclavement des quartiers.
Les populations, partout dans le monde, occupent des espaces qu’elles façonnent et aménagent en fonction des pratiques politiques, sociales, économiques et culturelles qui fondent leur existence. Les espaces habités ou des territoires sont des niveaux d’échelles de vie constituant des lieux de travail, de commerce, d’études, de loisirs et de sports car un objet géographique est fondamentalement multi scalaire (J.J. Bavoux, 1998, p.17). Le géographe H. Lefebvre in R. HERIN (2013, p.169) relève que " les rapports sociaux de production ont une existence sociale entant qu’ils ont une existence spatiale, ils projettent en un espace, ils s’y inscrivent en le produisant ". Les espaces, pour le cas présent, sont des villes dans les pays développés et en développement. Ils constituent des entités importantes de l’organisation humaine qui intègrent dans leur fonctionnement les rapports spatiaux et sociaux sans lesquels la compréhension des faits géographiques serait difficile. Cette étude de géographie humaine se situe dans le cadre de la géographie sociale en milieu urbain sachant que la géographie sociale est la géographie des faits sociaux dans un espace (R. Herin, 2013, P.168). En République du Congo, en général, et à Brazzaville, en particulier, les urbains et leurs milieux sont aussi imbriqués de façon indissociable. Les pratiques quotidiennes dans les quartiers rapprochent les habitants qui tissent des liens étroits à cause de la faiblesse voire du manque de structures publiques sociales adéquates et fiables. Malgré la difficulté de la vie urbaine, l’harmonie sociale, loin sans faux, reste établie. Les pratiques sont soit l’œuvre des groupes sociaux uniquement, soit celles initiées par des actions publiques.