Brazzaville, ville tropicale en pleine croissance urbaine rapide couplée à la forte pluviosité (1 400 mm/an) est confrontée aux risques naturels et sanitaires depuis près de 20 ans. Cette croissance s’est effectuée par extension sans que les services et infrastructures ne se développent à un rythme équivalent. C’est dans ce contexte qu’on assiste à l’apparition des quartiers à risques dans l’espace urbain. Les inondations affectent de façon récurrente certains secteurs dans les quartiers Marché de 10 Francs, Mpiéré-Mpiéré et Champ de Tir, les érosions dégradent le paysage dans certaines zones des quartiers Ngambio et Mikalou Madzouna. Certains endroits, des quartiers Moukondo et Champ de Tir, sont plongés dans la promiscuité et l’insalubrité, sources de diverses maladies. L’étude s’est appuyée sur l’observation, la recherche documentaire et les enquêtes de terrain. L’étude a montré que les conséquences sont variées : pertes des biens immobiliers, abondant des maisons, cas de décès, effondrement des maisons et des infrastructures exposition des ménages à différentes pathologies. Malheureusement, pour réduire l’impact de ces phénomènes l’état n’intervient qu’en cas des dégâts importants.
Brazzaville, tropical city undergoing rapid urban growth coupled with high rainfall (1,400 mm/year), has been confronted with natural and health risks for nearly 20 years. This growth has been achieved by extension without the services and infrastructures developing at an equivalent rate. It is in this context that we are witnessing the appearance of risk areas in the urban space. Flooding recurrently affects certain sectors in the Marché de 10 Francs, Mpiéré-Mpiéré and Champ de Tir neighbourhoods, and erosion degrades the landscape in certain areas of Ngambio and Mikalou Madzouna neighbourhoods. Some areas of the Moukondo and Champ de Tir neighbourhoods are plunged into promiscuity and insalubrity, sources of various diseases. The study was based on observation, documentary research and field surveys. The study showed that the consequences are varied: loss of property, abundance of houses, cases of death, collapse of houses and infrastructure, exposure of households to various pathologies. Unfortunately, in order to reduce the impact of these phenomena, the state only intervenes in the case of major damage.
Introduction
La dynamique urbaine de Brazzaville s’est accélérée depuis l’indépendance, en 1960. Ainsi, « la ville s’est étalée dans toutes les directions sans aucune restriction sur des terrains non viabilisés et dans des sites topographiques à risque, avec l’utilisation par des ménages des zones dépressionnaires naturelles, des sites de collines et la déforestation des versants impropres à la construction » (M. L. MALOUONO LIVANGOU, 2020, p. vii). C’est dans ce contexte, qu’on assiste à l’apparition des quartiers à risque, dans l’espace urbain qui est le fait de populations défavorisées.
Les ménages occupent, sans précaution, les bas-fonds, les flancs des collines, les thalwegs, etc. Or, les facteurs topographiques et climatiques associés à la croissance démographique font de Brazzaville un milieu favorable aux risques d’inondation, d’érosion et sanitaires. En effet, « la ville est caractérisée par un climat à forte pluviosité, environ 1400 mm/an y tombent » (G. SAMBA et P. MOUNDZA, 2007, p. 12). Elle affronte « des pluies de très fortes intensités avec des hauteurs importantes et une succession dans le temps, qui ne laissent pas souvent au sol le temps de se ressuyer » (D. LOEMBE, 1986, p. 118 et 119).
Ce cumul des précipitations peut atteindre, dans certains quartiers, quelques centaines de millimètres. Cette situation, qui provoque à la fois la montée des eaux et le ruissellement, génère des risques croissants, sources possibles de multiples crises, dans le contexte de la croissance des effectifs de la population et de l’occupation des espaces à risque. L’importance et l’intensité de pluies à Brazzaville expliquent, en partie, la fréquence et l’ampleur de certains phénomènes. Les inondations affectent, de façon récurrente, certains secteurs dans les quartiers Marché de 10 Francs, Mpiéré-Mpiéré et Champ de Tir et occasionnent des érosions dans certaines zones des quartiers Ngambio et Mikalou Madzouna.
Ces phénomènes causent des dégâts importants. De même, l’inexistence des réseaux de collecte des eaux usées, de drainage pluvial et du système de ramassage public des déchets, plonge certaines zones des quartiers Moukondo et Champ de Tir dans la promiscuité et l’insalubrité. Celle-ci se traduit par la présence des décharges sauvages dont les déchets solides se déplacent au gré des pluies, des mares d’eau perceptibles partout en saison des pluies. Dans ces milieux, la probabilité d’occurrence des infections augmente le risque infectieux. Cependant, les phénomènes qui affectent les quartiers étudiés sont spécifiques. Ces quartiers sont exposés aux risques d’inondation, d’érosion et sanitaires. Ces risques relèvent conjointement de données physiques et de facteurs anthropiques. Dès lors, quelles sont les conséquences de ces risques sur les ménages et leur environnement immédiat ? Comment les pouvoirs publics et les ménages font-ils face aux conséquences des risques à Brazzaville ?
L’objectif de cette étude est d’analyser les impacts de ces aléas naturels et sanitaires dans les six quartiers en étude, en montrant les risques encourus par ces derniers et les ménages qui y résident, ainsi que quelques propositions des stratégies de lutte contre les risques naturels et sanitaires.