Introduction
L’urbanisation de l’Afrique a débuté effectivement avec la conquête coloniale européenne au début du XX siècle, mais ne prend son essor que dans les années 1950 pour atteindre en 2004, 31% de la population du sous-continent avec de nombreuses agglomérations de plus d’un million d’habitants (D. XAVIER, 2005, P.185). Une croissante exceptionnelle de leur taille en un demi-siècle, comme la concentration de la population dans quelques villes capitales, renforcent leur poids, au point que l’on a pu dire qu’elles soutenaient le développement.
Introduction
L’urbanisation est un phénomène historique qui traduit une modernisation des sociétés humaines (MEMPD, 2006, p. 71). Elle est caractérisée par une création de villes dont la dynamique se manifeste par une poussée démographique et territoriale. Créés à partir de comptoirs commerciaux et de postes militaires pour les besoins de l’exploitation et l’administration de la colonie (1893-1955), les villes de Côte d’Ivoire ont connu après l’indépendance (en 1960), un accroissement rapide. Ainsi, en un demi-siècle, le nombre de villes a-t-il été multiplié par 50 (de 10 en 1955 à 512 en 2018) et la population urbaine multipliée par 34 (de 331 000 en 1954 à 11 408 413 en 2014) selon le MEMPD (2006, p.73), et l’INS (2014). Depuis 2014, 50,3% de la population ivoirienne sont urbanisés (INS, 2014). Mais, si l’urbanisation s’appuie sur une croissance des villes anciennes et une érection de grosses bourgades en centres administratifs, la création, la répartition et l’évolution des villes sur le territoire révèlent des déséquilibres qui interrogent sur la politique urbaine nationale. Comment s’opère la dynamique urbaine sur le territoire ivoirien ? Qu’est-ce qui explique les disparités spatiales qui accompagnent l’urbanisation du pays ? Telles sont les questions auxquelles le présent article tente de répondre.