Populations, autorités locales et développement durable à Sassandra (littoral sud-ouest de la Côte d’Ivoire) : un examen de la gouvernance environnementale

Résumé

La présente étude s’inscrit dans la réflexion globale des enjeux et défis de développement de la ville ivoirienne. Elle a pour objectif de contribuer à une meilleure connaissance de la politique de gestion de l’environnement urbain à Sassandra. La méthodologie adoptée repose sur l’observation de terrain, la recherche documentaire, les enquêtes et entretiens auprès des acteurs locaux. Les résultats obtenus montrent que la politique de gestion environnementale mise en place par les autorités locales n’est pas satisfaisante pour permettre un développement durable de la ville de Sassandra. L’environnement occupe de ce fait une place marginale dans les projets de développement. Quant aux pratiques environnementales des populations, elles ne sont pas exemptes de critiques puisqu’elles sont le plus souvent inadéquates.

Abstract

This study is part of the overall reflection of the challenges and development challenges of the Ivoirian city. Its objective is to contribute to a better knowledge of the management policy of the urban environment in Sassandra. The methodology adopted is based on field observation, documentary research, surveys and interviews with local stakeholders. The results obtained show that the environmental management policy put in place by the local authorities is not satisfactory for sustainable development of the city of Sassandra. The environment thus occupies a marginal place in development projects. As for the environmental practices of the populations, they are not free from criticism since they are most often inadequate.

Introduction

Dans la définition normative du concept de gouvernance donné par la Banque mondiale vers la fin des années 1980, celui-ci correspond à une situation idéale de bonne administration (J.C. Nguinguiri, 1999, p.2). Ramenée à l’environnement, la gouvernance est définie comme un comportement collectif visant à une meilleure prise en compte de l’environnement (C. Beaurain, 2004). Prise dans ce sens, la gouvernance environnementale se situe en droite ligne de la logique du développement durable puisqu’elle favorise une meilleure gestion des ressources pour le bien non seulement des générations actuelles, mais aussi des générations futures (D. M. B. Backouyanga, 2013, p.62). C. Beaurain (Op. Cit.) affirme, à cet effet, que le thème de la gouvernance semble depuis quelques années irréductiblement lié à la réalisation du développement durable et plus précisément aux interrogations de nature sociétale sur les problèmes environnementaux. Par ailleurs, pour O. Godard (2004, p.314), le plus important dans le concept de gouvernance environnementale, c’est le « jeu de gestion multi-acteurs» qu’elle suppose c’est-à-dire la multiplicité d’acteurs. Actuellement, la tendance est à la participation de tous les acteurs concernés dans les projets de développement et par conséquent de gestion de l’environnement. Ces acteurs sont notamment l’État, le privé, la société civile, les populations et les « partenaires au développement (D. M. B. Backouyanga, 2013, p.52).

La Côte d’Ivoire s’est engagée depuis plusieurs décennies dans une dynamique de décentralisation qui a pour but d’encourager la participation des populations dans la gestion des affaires publiques et d’impulser un développement local endogène. À cet effet, des compétences ont été transférées aux collectivités locales afin de promouvoir des politiques de développement durable à partir notamment d’une gestion rationnelle des ressources naturelles et de l’environnement urbain. Ces compétences devraient donc permettre aux élus locaux d’assumer avec plus d’efficacité les nouvelles charges qui sont les leurs dont la résolution des problèmes environnementaux.

La ville de Sassandra de par sa position de rivage (fleuve et océan atlantique), a été un important pôle de développement économique durant la période coloniale en raison de son statut de comptoir commercial. Elle deviendra plus tard un poste administratif en 1893 et sera érigé en chef-lieu de cercle en 1896. De par son statut administratif et de ses potentialités naturelles, la ville de Sassandra devient rapidement une destination pour des migrants ivoiriens et des pays voisins. De plus, la ville de Sassandra déjà Chef-lieu de préfecture et de département, devient également Chef-lieu de région du Gbôklè en 2011, donc dotée de nouvelles autorités décentralisées devant aider celles déjà existantes à venir à bout des problèmes de développement. Toutefois dans la ville de Sassandra, les cadres de vie des populations sont soumis à une précarité environnementale. La dégradation de l’environnement y est récurrente et se manifeste avec une acuité déconcertante. Les manifestations de cette dégradation environnementale se perçoivent à travers une multiplication des constructions dans les zones non aedificandi, la prolifération des habitats précaires, la récurrence des inondations, le déficit de collecte des ordures ménagères, d’évacuation des eaux usées et pluviales qui accroissent l’insalubrité.

Alors, la préoccupation centrale que soulève la présente étude est : Comment la politique de gestion des problèmes d’environnement urbain est-elle menée à Sassandra ? En d’autres termes, il s’agit d’analyser la politique environnementale à travers les actions des différents acteurs qui sont impliqués et de mettre en lumière les interactions qui existent entre ceux-ci.

1. Matériels et méthode

1.1. Espace d’étude

Sassandra est le Chef-lieu de la région du Gbôklè et fait partie des villes coloniales de la Côte d’Ivoire. Située au Sud-ouest du pays, elle est bordée par l’océan Atlantique et le fleuve Sassandra (figure 1). La ville de Sassandra couvre une superficie de 549 ha pour une population estimée à 26 608 habitants selon le RGPH de 2014, soit une densité de 48 habitants à l’hectare. Le contexte socioéconomique dont elle bénéficie à travers l’importance de l’économie cacaoyère et de pêche a fait d’elle une destination privilégiée pour de nombreuses populations.

fig1

1.2. Matériels et données

Les matériels utilisés pour la conception et la réalisation de la présente étude sont :

- La carte numérisée de la ville de Sassandra au 1/50000 en 2016 fournie par le service technique a permis d’apprécier les extensions de la ville, de connaitre le découpage selon les quartiers;

- Les programmes triennaux relatifs aux années 2014-2016, 2015-2017 et 2016-2018, afin de voir la place qu’occupe l’environnement dans la politique de développement local ;

- les données relatives à la gestion de l’environnement fournies par le service technique de la mairie (quantité de déchets solides produits et ramassés, l’état des voies de communication et des infrastructures d’assainissement) ;

- Un appareil photo numérique a servi à réaliser des prises de vue aux fins d’illustration des problèmes de dégradation des cadres de vie ;

- Un GPS (Global Positionning System) de type Garmin 62 pour la levée des coordonnées des sites de dépôts sauvages de déchets solides ;

- Les données des Recensements Généraux de la Population et de l’Habitat, RGP (1965, 1975) et RGPH (1988, 1998 et 2014).

1.3. Méthode

La méthode de recherche adoptée est axée sur la recherche documentaire, l’observation de terrain, une enquête par questionnaire auprès des ménages et des entretiens avec les autorités locales. La recherche documentaire a permis de faire l’état des connaissances sur le sujet de l’étude et de rassembler un certain nombre d’informations se rapportant à celui-ci. Pour ce qui est de l’observation sur le terrain, elle nous a permis de s’enquérir de la situation environnementale dans la ville de Sassandra.

Les entretiens libres ont ciblé les responsables chargés de la gestion des problèmes environnementaux notamment ceux des services techniques de la mairie, du conseil régional et de la direction régionale de la construction et de l’urbanisme. Ces entretiens nous ont permis d’avoir des données concernant les problèmes environnementaux et les différentes actions menées par ces responsables en matière de gestion durable de l’environnement en vue de l’amélioration des cadres de vie des populations.

Par ailleurs, des enquêtes ont été menées auprès d’un échantillon de 253 ménages afin de mieux saisir les réalités socio-spatiales vécues ou perçues par ceux-ci mais surtout dans le but de connaître leurs pratiques environnementales. La taille de l’échantillon a été déterminée sur la base des données du Recensement Général de la Population et de l’Habitat et (RGPH-2014). Notre enquête a porté sur 5% des 5 060 ménages que compte de la ville. Nous estimons qu’avec un seuil d’erreur de 5% de la base d’échantillon, le choix de la taille est acceptable et que les populations concernées sont supposés avoir les caractéristiques de l’ensemble. Nous avons obtenu les résultats suivants :

Taille de l’échantillon = (5 060 x 5)/100

Taille de l’échantillon = 253 ménages

Pour obtenir la taille de l’échantillon de ménages à enquêter par quartier, nous avons multiplié la taille de l’échantillon (253) par l’effectif respectif des ménages de chaque quartier. Le chiffre obtenu a été divisé par le nombre total de ménages (5 060). Les résultats sont consignés dans le tableau 1.

Fig

Le choix des chefs de ménages à interroger s’est fait selon une méthode empirique de choix raisonné en prenant soin de noter les caractéristiques socio-économiques. L’ensemble des données recueillies ont été traitées au niveau statistique avec le logiciel Microsoft Excel 2013. Les traitements ont permis de sortir des graphiques et statistiques relatifs aux questions d’intérêt.

2. Résultats et discussion

2.1. La gestion de l’environnement, entre marginalité et insuffisance des ressources humaines et matériels

2.1.1. L’environnement, une place marginale dans les programmes de développement des autorités locales

Les programmes de développement visent l’amélioration des cadres et conditions de vie des populations. Il s’agit d’un ensemble coordonné d’opérations structurées en axes stratégiques, programmes, objectifs spécifiques et en actions dans le temps. Elles sont censées répondre aussi bien des aspirations des populations que celles des autorités municipales. Ces stratégies s’appuient également sur des objectifs de développement définis par l’État, autour desquels toutes les collectivités décentralisées réalisent leurs documents de planification. À cet effet, l’exploitation des programmes triennaux de la mairie de Sassandra nous a permis de voir la place qu’occupe l’environnement dans les stratégies de développement local. Toutefois notre volonté d’exploiter les différents programmes triennaux couvrant la période 2000 à 2016 s’est confrontée à l’absence de traces sur certaines années dans les archives municipales. Pour ce faire, nous nous sommes intéressés pour nos analyses aux trois (3) programmes triennaux les plus récents. Il s’agit des programmes de 2014-2016, 2015-2017 et de 2016-2018.

Dans le programme triennal de 2014-2016, sur 20 priorités de développement, l’ouverture de voie dans la ville est venue en 8ème place et en dernière position (20ème place), il a été question de la construction de 05 latrines scolaires dans quelques établissements d’enseignement primaire de la commune dont 02 en milieu urbain (groupe scolaire plage et groupe scolaire plateau). Sur le programme de 2015-2017, l’adduction d’eau potable au quartier palmeraie 2 venait en 17ème place sur un total de 18 priorités. En 2016-2018, l’extension du réseau d’eau au PK 3 et quartier Bété occupait l’avant dernière place sur les 18 priorités définies. Dans l’ensemble, on note dans ces programmes triennaux, une faible priorité accordée à la question de l’environnement dans la ville de Sassandra. Ces résultats s’inscrivent dans le même champ d’analyse que ceux de G. A. YASSI (2006, p.213). Celui-ci dans un cadre beaucoup plus restreint (étude portée sur les ordures ménagères) note la faible priorité accordée à la question de l’enlèvement des ordures ménagères à Adzopé, dans l’ensemble des programmes triennaux élaborés de 1993 à 2005 par les conseils municipaux successifs de la Commune.

2.1.2. Des ressources humaines et des moyens matériels insuffisants pour une gestion environnementale efficiente

À ce niveau, il convient de souligner que le personnel et le matériel affectés dans les différents services pour gérer ou veiller à la gestion efficiente de l’environnement urbain conformément à leurs attributions est largement déficitaire. Et quand bien même les moyens matériels existent, ils sont pour la plus part du temps en mauvais état. Pour assurer la gestion des ordures ménagères, le service technique de la mairie de Sassandra dispose de trois (3) tracteurs agricoles d’un volume de 5m3 chacun et de quatre (4) tricycles d’un volume de 1m3 chacun. Cependant, ces engins affectés au service technique sont très âgés et souffrent de pannes chroniques. En effet, parmi les trois (3) tracteurs, un seul est encore opérationnel. Quant aux deux (2) autres tracteurs tout comme deux (2) des quatre (4) tricycles, ils sont hors d’usage. Les pannes qui les immobilisent sont soit liées aux défaillances, des disques d’embrayages, du système de freinage ou des pneumatiques et ceci en raison de l’absence d’une politique de maintenance. En effet, la mairie n’a pas de services spécialisés dans l’entretien du parc automobile encore moins de magasin de pièces de rechange pour dépanner avec promptitude ses engins. Elle sollicite alors des particuliers, ce qui prend très souvent de longues périodes pour la réparation des engins et véhicules. En conséquence, le service technique se trouve dans une situation difficile avec peu de moyens techniques d’intervention et un équipement peu fonctionnel d’où la prolifération des dépôts sauvages un peu partout dans la ville.

En plus, tout comme les moyens matériels, le personnel affecté aux services techniques pour assurer l’hygiène et la salubrité (nettoyage de voies, curage des caniveaux et enlèvement des ordures ménagères) est insuffisant. Ce service est composé de six (06) personnes dont, un (01) chauffeur, un (01) conducteur d’engin et quatre (04) manœuvres. Ces agents municipaux commis à la collecte des ordures ménagères n’arrivent pas à exécuter efficacement cette tâche vu l’étendue de la ville (549 ha) et les quantités énormes de déchets qu’elle produit (environ 13,3 tonnes/jour). B. Diarrassouba (2013, p. 246) et B. Fofana (2015, p. 111), à travers leurs études menées respectivement dans le département de Tiassalé et dans la ville de Bouaké, ont pu montrer que l’amélioration de la qualité de l’environnement urbain dépend en majeure partie de la performance des services techniques. Cette performance est fonction des moyens humains et financiers qui sont mis à leur disposition ce qui n’était pas le cas dans leur différente zone d’étude.

En effet, les investigations auprès des autorités municipales révèlent que le manque de moyens financiers est un problème crucial qui compromet la gestion de l’environnement et l’aménagement urbain alors que la mise en place d’une bonne politique de gestion nécessite de gros moyens financiers et humains. La mairie est confrontée non seulement à une insuffisance de ressources financières qui trouve son origine d’une part dans les difficultés de mobilisation des ressources locales et d’autre part dans le non-respect des engagements financiers de l’État vis-à-vis d’elles (retards dans le reversement des contreparties des taxes et impôts où reversement partiel des sommes dues). À cet effet, J. L. Venard (1993) cité par F.-M. Allogho-Nkoghe (2006, p.338), souligne que : La gestion des territoires urbains par les mairies souffre de l’absence d’une véritable politique de décentralisation basée sur le principe de subsidiarité. La gestion des services, tels l’entretien des réseaux de voirie secondaire et la collecte des ordures ménagères, le transport collectif urbain, la gestion des marchés et des gares routières, est tombée en déshérence pour cause d’impossibilité à mobiliser les ressources et à bénéficier d’un personnel municipal opérationnel.

2.2. Les autorités locales face aux défis de la gestion durable de l’environnement urbain

La politique de gestion de l’environnement mise en place par les autorités en charge des cadres de vie à Sassandra est loin d’être adéquate. 2.2.1. Une inégalité socio-spatiale d’accès au service de ramassage des déchets ménagers Le service de gestion des ordures ménagères à Sassandra souffre d’une absence totale de bacs à ordures pour le stockage des déchets produits. Quant aux points de collectes des déchets, on n’en dénombre seulement que onze (11) pour toute la ville. Toutefois, notons que ces points de collectes sont des espaces qui n’ont pas été aménagés pour un tel usage. En réalité, il s’agit d’anciens dépôts sauvages qui en raison des masses d’ordures qui s’y sont entassés ont fini par attirer l’attention des autorités municipales. De ce fait, en moyenne deux (2) fois par semaine, le service technique à l’aide de son tracteur procède au ramassage de ces immondices comme en témoigne la photo 1.

fig3

Sur cette photographie prise au niveau du marché de la ville de Sassandra en bordure de la voie menant à la préfecture et à la sous-préfecture, on aperçoit un agent de la mairie procédant au chargement du tracteur servant au ramassage des ordures. À côté de ce type d’opération visant l’éradication des dépôts sauvages dans la ville de Sassandra, la mairie, procède également au ramassage des ordures de portes à portes. Toutefois, ce service de ramassage des ordures ménagères reste très irrégulier et ne couvre pas tout l’espace urbain (figure 2).

fig4

À travers cette carte, il ressort que le circuit de collecte des ordures ménagères est très restreint. Il est en effet limité aux quartiers dont les voies sont carrossables. On peut citer entre autres, les quartiers Kissié-Kikié, Administratif, Phare et les quartiers Groudou en partie. Quant aux quartiers Nanakrou, Guéré, Alladjan et Bété, en dehors des habitations situées en bordure des voies principales d’accès, les zones situées à l’intérieur des quartiers sont marginalisés par le service de ramassage des ordures ménagères. La raison évoquée est que ceux-ci ne sont pas accessibles par les véhicules de collecte. En effet, la dégradation des infrastructures routières constitue une autre paire de manche des problèmes qui entachent la qualité du service municipale de ramassage des ordures ménagères. Cet état de fait est également décrié par G.A. Yassi (2009, p. 9) à travers l’exemple de la ville d’Adzopé où il fait un constat selon lequel, le circuit établi par le service municipal d’enlèvement des ordures épouse les caractéristiques de la voirie. Ainsi, sont couverts les seuls secteurs de la ville dotés d’une voirie accessible aux camions de ramassage.

À Sassandra donc, la stratégie de ramassage des ordures ménagères mise en place par les services municipaux est tributaire du niveau d’accessibilité des quartiers par les tracteurs affectés à la dite tâche. Il en découle une inégalité spatiale d’accès au service de ramassage des déchets ménagers notamment au sein des quartiers Bété, Guéré, Groudou et Guéré qui sont les plus touchés par les problèmes de dégradation de la voirie. Aussi, cela n’est pas sans conséquence sur l’état général de la salubrité de ces quartiers. Par ailleurs, il faut également souligner que cette inégalité d’accès au service de ramassage des déchets ménagers, loin d’être uniquement d’ordre spatial est également d’ordre social. En effet, dans les quartiers tels que, Kissié-Kikié, Administratif et Phare où nous avons pu constater un niveau de ramassage des ordures assez acceptable, ces quartiers sont les lieux d’habitation de la plus part des autorités politiques, administratives et des fonctionnaires et salariés des structures étatiques et privées. C’est donc à juste titre que des dispositions sont prises par les services municipaux afin de les assainir contrairement à certains sous-secteurs des quartiers dits populaires tels que Groudou 2, 3, le Camp fanti au quartier Alladjan et camp Nanakrou.

Dans ces sous-secteurs de quartiers, les populations n’ont parfois d’autres choix que de déposer les déchets de façon anarchique en raison de l’inexistence ou de l’irrégularité du service municipal en charge du ramassage des ordures. En outre, selon le service technique de la mairie, l’absence de collecte à certains endroits de la ville de Sassandra fait que moins de 80% des déchets produits sont ramassés alors que le Plan National de Gestion des déchets urbains recommande un taux de collecte de 90% (G.A. Yassi, 2006, p.227). Aussi faut-il noter que de manière globale, la commune de Sassandra ne dispose pas de site pour le traitement des ordures. Le site actuel où sont acheminés les déchets est objet de litige avec des propriétaires terriens. La ville se retrouve dans une situation où il n’y a pas de réelle politique en matière de gestion des déchets et des ordures ménagères à Sassandra.

2.2.2. Une absence de synergie entre acteurs comme contrainte à la gestion durable de l’environnement

L’absence d’actions concertées constitue un frein majeur à la gestion durable de l’environnement urbain. Le Conseil Régional du Gbôklè contrairement à la mairie, dispose d’un parc non négligeable d’engins de travaux publics, constitué d’un bulldozer, d’une niveleuse, d’une chargeuse et d’un porte char. Ces engins peuvent bien servir à l’entretien de la voirie dont l’état de dégradation avancée n’est plus à démontrer. Toutefois pour des raisons politiques ces actions ne sont pas menées car le Maire craint de perdre la face devant son électorat au profit du Président du Conseil Régional à qui la paternité des actions posées reviendrait. À cet effet, B. Diarrassouba (2014, p. 23) souligne la responsabilité des acteurs locaux dans la crise environnementale que subissent nos villes. Pour cet auteur, les acteurs urbains n’ont pas la notion d’anticipation et aussi, la collaboration entre eux afin de mener des actions pour assurer une bonne gestion du cadre de vie est inexistante sinon insuffisante. De plus, la population de Sassandra est très peu associée à l’élaboration des documents de planification tels que les programmes triennaux qui fixent et retracent toutes les actions et les opérations de la municipalité sur une période de 03 ans. Pourtant c’est pendant la conception de ce document que les aspirations profondes de la population, notamment celles relatives à la gestion de l’environnement peuvent être prises en compte.

Très souvent, la population ignore qu’elle a même le droit de prendre part aux réunions du conseil municipal. Les comités communautaires de développement de quartiers mis en place dans l’optique d’inciter l’implication communautaire dans le développement communal fonctionnent timidement. Certaines couches de la population comme les jeunes, les femmes, les associations et les groupements professionnels sont peu conviés à ces Conseils. Alors que le développement des villes du Gbôklè nécessite la collaboration de l’ensemble des forces vives du territoire communal. Relever le défi urbain exigera alors l’action concertée de tous ceux que le sort des villes intéresse : gouvernements de tous les niveaux, organisations non gouvernementales (ONG), entreprises privées, collectivités et citoyens » (World Resources Institute, 1997). À ce propos, E. Dorier-Apprill (2002, p.119) mentionne qu’une « gestion durable de l’environnement urbain » ne se concevrait pas sans la « bonne gouvernance » recommandée par la Banque mondiale (et réciproquement).

2.3. Les partenaires au développement et la gestion de leurs cadres de vie : des pratiques environnementales mitigées

2.3.1. Les ménages et la gestion des ordures ménagères

L’assainissement de l’espace privé et plus précisément l’expulsion des ordures de la sphère domestique fait partie des tâches ménagères les plus courantes. L’absence d’un système global de gestion des déchets municipaux couvrant efficacement tout l’espace urbain est à l’origine de plusieurs modes d’élimination de déchets. Chaque ménage essaie tant bien que mal d’éliminer ses ordures. Les modes d’élimination adoptés varient selon que celui-ci soit desservi par le service municipal ou qu’il ait une conscience environnementale ou non. Ainsi, nous avons pu distinguer quatre (04) modes de gestion des ordures ménagères dans les différents quartiers enquêtés. Le mode le plus répandu dans la ville de Sassandra est l’évacuation dans une décharge sauvage. L’incinération, l’enfouissement et le ramassage par le service de collecte des ordures de la mairie constituent les autres moyens d’élimination des ordures ménagères (Figure 3).

Fig5

La figure 3 montre des situations très disparates en ce qui concerne les modes d’évacuation des ordures ménagères. On note qu’une part importante des ménages enquêtés soit 45,06% éliminent leurs déchets ménagers de façons anarchiques dans les dépôts sauvages. Ensuite 32,81% des ménages bénéficient du service municipal de ramassage des ordures. Ce chiffre est légèrement supérieur à celui de la Commune d’Abobo où seulement 20% des ménages enquêtés bénéficient du service des sociétés de ramassages (O. B. Eviar et al, 2013, p.132). Il ajoute aussi que sur ces 20%, environ 75% parlent d’un ramassage très irrégulier. La fréquence de passage des camions de ramassage est d’une fois par semaine dans certains quartiers, pour d’autres il est d’une fois chaque deux semaines.

Aussi, à Sassandra, certains ménages éliminent-ils leurs déchets en les brûlant. Ils sont au nombre de 14,23%. La méthode d’élimination des déchets solides par incinération est loin d’être appropriée. Elle est faite de manière rudimentaire alors qu’elle nécessite des moyens adaptés au milieu urbain. L’incinération effectuée localement ne fait que réduire les déchets en des cendres tout en dégageant des fumées qui sont parfois hautement toxiques et nuisibles. En ce qui concerne la pratique de l’incinération faite de façon artisanale par les populations, A. B. Diawara (2010, p.158) souligne qu’elle permet de limiter la capacité de nuisance des ordures, notamment dans les zones de maxi dépôts. Cependant, elle ne présente que des effets très localisés car ne touchant qu’une faible portion de déchets alors que parallèlement, la combustion n’est presque jamais complète. Toutefois, cette incinération sommaire provoque l’ingestion de fumées et de substances nocives par les populations résidant aux alentours A. B. Diawara (2010, p.168). Une autre pratique adoptée concerne l’enfouissement des déchets. L’enfouissement est une technique qui consiste à creuser des trous à l’intérieur ou à proximité des cours d’habitations pour le stockage des déchets. Dans la ville de Sassandra, nos enquêtes révèlent que 07,90 % des ménages a recourt à cette pratique.

2.3.2. Les ménages et la gestion des eaux usées domestiques

Tout comme pour les ordures ménagères, les eaux usées et pluviales constituent une autre problématique omniprésente dans la ville, où l’insuffisance et la dégradation des infrastructures ne favorisent pas une gestion efficiente des eaux usées domestiques et pluviales. Le système de drainage des eaux pluviales composé de quelques caniveaux reste limité à certains quartiers suivant le linéaire des voies bitumées et quelques voies en terre. En plus d’être insuffisantes, les infrastructures publiques d’assainissement sont très souvent obstruées quand elles existent faute d’entretien systématique (réparation et curage). Ces dysfonctionnements amènent les ménages à adopter des pratiques environnementales qui le plus souvent accentuent les problèmes déjà présents dans la ville. Suivant la nature des eaux usées (eaux grises ou de vannes), les réalités socio-spatiales vécues ou perçues par les populations, les pratiques spatiales de la gestion des eaux polluées ne sont pas homogènes aussi bien à l’intérieur d’un même quartier que d’un quartier à l’autre.

En ce qui concerne la gestion des eaux de toilettes, le constat général montre que celles-ci sont évacuées selon quatre (04) modes. Il s’agit de l’évacuation dans les fosses septiques et les puits perdus pour les modes de gestion les plus adéquats puis dans les caniveaux, la rue et les terrains vagues pour les modes inappropriés. Ainsi, 37% des ménages enquêtés évacuent leurs eaux de toilettes dans les fosses septiques et 23% dans les puits perdus. En revanche, 32% d’entre eux laissent ruisseler leurs eaux usées dans les rues et terrains vagues tandis que seulement 08% se servent des caniveaux pour l’évacuation.

Quant aux eaux usées ménagères (eaux de lessives, de cuisine, de vaisselles et d’autres activités domestiques), les populations se soucient peu d’assurer une gestion adéquate des eaux ménagères parce que jugées moins néfastes que les eaux de vannes. Le mode d’évacuation de ces eaux est dominé par des pratiques inappropriées. Ainsi, selon nos enquêtes, il ressort que 40% des ménages évacuent leurs eaux usées ménagères dans les rues et les terrains vagues. À cela, il faut ajouter d’autres modes tout aussi inappropriés comme les caniveaux (7%) et dans la cours d’habitation (16%). Quant à ceux qui utilisent les modes formels pour l’évacuation des eaux usées ménagères, ils représentent 23% pour les puits perdus et 14% pour les fosses septiques.

Enfin, contrairement aux précédentes, l’évacuation des eaux de vannes (excrétas) revêt un aspect particulier au niveau domestique. En effet, celles-ci sont la source la plus importante de dégradation des cadres de vie. Toutefois, les modes de gestion de ces eaux de vannes à Sassandra ne garantissent pas toujours une préservation de l’environnement et une sécurité sanitaire des ménages. Au cours de nos enquêtes, il ressort qu’un peu moins de la moitié de notre échantillon soit 44,09% a recours aux latrines traditionnelles encore appelées latrines à fosse simple. Ce mode d’assainissement est très répandu dans les quartiers populaires Alladjan, Guéré, Bété, Groudou 1,2 et 3. Il est suivi par l’évacuation des eaux de vannes dans les fosses septiques qui représente 41,34%. Ensuite on a une faible proportion de la population (05,12%) qui utilise un mode d’assainissement aussi incommodant qu’inadapté. Il s’agit des latrines construites sur pilotis sur le fleuve Sassandra (photo 2). Les quartiers concernés par ce genre de comportement s’éloignant de toutes prescriptions environnementales sont les quartiers de Groudou 1, 2 et 3.

fig6

Par ailleurs, il existe encore des habitations où il n’y a pas de dispositif, aussi élémentaire que ce soit, pour se soulager faute de moyens financiers ou par pur incivisme. Dans ce cas de figure, toute la maisonnée sans distinction d’âge ou de sexe (enfants, adultes, vieillards, femmes et hommes) défèque purement et simplement dans la nature : broussailles à proximité des habitations, les terrains vagues, les abords de voies de communication. La proportion des enquêtés se soulageant dans la nature ou par d’autres moyens autres que ceux précités représentent (09,45%). Il faut souligner qu’à l’exception des quartiers Administratif et Phare, aucun quartier n’est épargné par cette pratique de la défécation à l’air libre. Les quartiers les plus concernés par ce phénomène sont le camp Guéré, le camp Bété, les quartiers Groudou 1, 2,3 et la voie de communication dénommée ˝grand S˝ dont les abords représentent des lieux d’aisance et de soulagement par excellence pour une bonne partie de la population riveraine. Il en de même pour les abords du fleuve et de la mer qui ne sont pas épargnés par le phénomène de défécation à l’air libre. Ces comportements sont un important facteur de nuisances environnementales qui contraignent les passants à inhaler les odeurs nauséabondes.

Contrairement à la ville de Sassandra où l’on note seulement un seul système d’assainissement dit autonome, dans la Commune d’Abobo, selon O. B. Eviar et al, (2013, p.134) deux services d’assainissement sont utilisés par les ménages ; il s’agit du système collectif et du système autonome. Toutefois, il souligne que seulement 20,56% des ménages de cette Commune sont raccordés au système collectif d’assainissement. À une échelle un peu plus grande, plus précisément à l’échelle de quelques capitales des pays Africains, la proportion de ménages raccordés au réseau public d’assainissement reste faible. Selon le PNUD (1999) cité par K. Attahi (2001, p.6) cette proportion est de 25% à Abidjan, 15% à Dakar, 10% à Conakry, 4% à Nouakchott, 2% à Bamako, 1% à Cotonou et 0% à Ouagadougou.

2.3.3. Des interventions de la Banque Mondiale dans l’amélioration des cadres de vie à travers le programme THIMO du PEJEDEC, des actions utiles mais restreintes

Le programme THIMO (Travaux Publics à Haute Intensité de Main d’œuvre)  du PEJEDEC (Projet Emploi Jeune et Développement des Compétences) est un projet qui permet d’employer des jeunes (hommes et femmes) de 18 à 30 ans afin d’effectuer des travaux d’utilité publique. Il s’agit notamment des travaux tels que :

- La réhabilitation et l’entretien des routes ;

- Les travaux de drainage ;

- Les travaux d’assainissement ;

- La sensibilisation des communautés sur l’environnement et les questions d’hygiène et de santé ; etc.

Selon l’Agence Emploi Jeunes (2017), l’emploi temporaire est garanti pour 6 mois durant lesquels les bénéficiaires travaillent environ 5 jours par semaine à raison de 6 heures par jour, et ce pour un salaire de 2500 FCFA par jour. Au début de la vague des 6 mois de travaux, tous les participants bénéficient sur 5 jours d’une sensibilisation de 40 heures portant sur différents thèmes notamment, celui relatif à la préservation de l’environnement et l’hygiène publique et domestique (8 heures). La formation sur le thème de l’environnement et de l’hygiène publique porte essentiellement sur les notions de préservation de l’environnement, de développement durable, d’amélioration du cadre de vie, de la salubrité, des maladies liées à l’hygiène publique et domestique, etc. En 2017, le PAJEDEC a bénéficié d’un financement additionnel de 50 millions de dollars (environ 26 milliards de FCFA). Ce financement a permis de mettre encore 4000 jeunes en activité dans les travaux d’utilité publique dans 12 autres communes dont celles de Sassandra. Ainsi, depuis novembre 2017, 250 jeunes ont été employés dans le cadre des THIMO à Sassandra (photo 3) pour un coût de 193 180 742 FCFA.

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Sur cette photo prise en mars 2018 au centre-ville de Sassandra précisément à la place du Saint-Esprit, sur l’esplanade du foyer polyvalent, l’on aperçoit des employés du programme THIMO procédant à des travaux d’entretien de la voirie (désensablement). Les actions menées par le THIMO à Sassandra conformément à leur cahier de charge sont, en aucun doute, utiles puisqu’elles contribuent à l’amélioration du cadre de vie. Toutefois, il faut noter que ces actions sont très limitées dans l’espace urbain. Elles s’effectuent généralement dans le centre-ville et le long des principales voies de communication. Les quartiers populaires où l’on rencontre une multitude de problèmes environnementaux ne bénéficient que peu ou pas des services des agents du THIMO. En outre, le volet de la sensibilisation des communautés sur l’environnement et les questions d’hygiène et de santé n’est pas effectué comme le recommande le cahier de charge.

Conclusion

À travers cette étude, motivée par la situation critique de l’environnement qui prévaut dans la ville de Sassandra, nous avons montré que ce problème est lié aux carences de la politique de gestion de l’environnement urbain mise en place par les autorités locales. Cette insuffisance de la gouvernance environnementale se traduit non seulement par une faible priorité accordée à l’environnement dans les projets de développement mais surtout par une insuffisance de ressources humaines et matérielles affectées aux services techniques pour assurer une bonne gestion des cadres de vie des populations. En réponse à cette situation de défaillance du système formel de gestion environnementale des autorités locales, les populations ont développé diverses pratiques pour se débarrasser de leurs déchets (solides et liquides). Toutefois, notons que ces pratiques environnementales sont inadéquates pour la plupart et s’avèrent préjudiciables pour leurs cadres de vie. Par ailleurs, notons qu’il existe une faible collaboration en les élus locaux et les populations dans le cadre de la réalisation de projets de développement. Cette situation apparait comme un sérieux handicap pour cette localité d’autant plus que pour relever le défi du développement urbain durable, la collaboration de tous les acteurs locaux est plus qu’indispensable.

Références Bibliographiques

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Auteurs

1Doctorant, Université Alassane Ouattara (Bouaké, Côte d’Ivoire), fofbak@gmail.com ;

2Maître-Assistant, Université Alassane Ouattara (Bouaké, Côte d’Ivoire), diarrabazo@yahoo.fr

3Maître de Conférences, Université Alassane Ouattara (Bouaké, Côte d’Ivoire) ; veizrangbeu@gmail.com

4Maître de Conférences, Université Alassane Ouattara (Bouaké, Côte d’Ivoire) ; diakitaime@gmail.com

 

Catégorie de publications

Date de parution
31 déc 2019