Espaces, Sociétés, Territoires

La politique partenariale des collectivités décentralisées : un outil de gouvernance et de gestion urbaine à Bouaké (Centre-Côte d’Ivoire).

Introduction

« C’est en 1980 que les pouvoirs publics ivoiriens, face aux effets néfastes de la crise économique qui venait de naître, ont instauré la décentralisation comme solution à cette crise. Mise en œuvre par le premier outil qu’est la communalisation » (K. ATTA, T. GOGBE et T. MEL, 2013, p.86). Ce processus correspond :

Au transfert du pouvoir et des compétences de l’Etat à des autorités locales élues instituées en collectivités locales (CL). Ce processus général recoupe lui-même plusieurs composantes… La décentralisation financière correspond au transfert de ressources mais aussi de charges de l’Etat et à la gestion autonome de leur budget par les autorités locales » (P. COQUART et S. BOURJIJ, 2010, p.146-147).  

 

Concentration urbaine à Dakar, mobilité en question et gouvernance territoriale

Introduction

La ville, lieu de la diversité et de la concentration humaine, est aussi un lieu de coexistence où se réalise une délicate alchimie entre des groupes sociaux d’origines diverses. La ville d’aujourd’hui a connu de profonds changements spatiaux et sociaux provoquant ainsi une « crise urbaine » aux caractéristiques diverses et persistantes. C’est dans ce contexte urbain en profonde crise que s’est engagé, au milieu des années 1980, le processus de décentralisation en Afrique. Au Sénégal, la décentralisation est liée à son histoire politique et administrative. Engagée juste après l’indépendance, elle a connu une nouvelle phase avec la création en 1972, des communautés rurales en tant que collectivités locales. La décentralisation est fondée sur l'idée selon laquelle les citoyens sont liés par des intérêts communs et que les affaires locales seront mieux gérées si elles sont prises en charge au niveau local. Cependant, le contexte de la ville de Dakar, principal pôle attractif, concentrant les fonctions les plus importantes du territoire national sénégalais rendent encore plus complexe la question urbaine.

Les descendants des réfugiés à Libreville : caractéristiques socio-démographiques, spatiales et juridico-administratives

Introduction

Les conventions internationales régissant le statut des réfugiés1en conférant la reconnaissance individuelle du statut de réfugié à un demandeur d’asile admettent, qu’en application du principe de l’unité contenu dans les instruments internationaux2, que les membres de la famille de celui-ci puissent bénéficier aussi du statut de réfugié. Ainsi, s’il est arrivé seul dans le pays d’accueil, sa préoccupation essentielle est de faire venir sa famille (N. KAMBRIS, E. METRA, M. MOREAU, 2005, p. 55). 

Pêche artisanale à Grand-Bassam : Analyse d’une dynamique sociale sous l’emprise de l’industrie touristique

Introduction

Les zones littorales sont de plus en plus attractives. En effet, « près de 60 % de la population mondiale vivent dans ces zones ; 3,8 milliards de personnes résident à moins de 150 km du rivage » (Union Internationale pour la Conservation de la Nature, 2015, P1) et « 260 millions de terriens ont un travail directement lié à la mer » (Ministère Français de la Transition Ecologique et Solidaire, 2018, P 12). Cette anthropisation fait des zones littorales, des sièges de concentration de diverses activités économiques. Dans le déploiement de ces activités, elles sont parfois sous les prismes de complémentarités, de rupture et d’oppositions. En effet, « ces différents usages qui se concentrent sur le littoral sont certes source d’emplois et de revenus, mais ils sont aussi bien souvent en compétition sur cet espace d’implantation et de fonctionnement. Leur concentration sur un même territoire, tout comme leur développement anarchique et non maîtrisé, peut donc générer des conflits d’usage » (N. KABLAN, P. POTTIER, 2008, p.260).

Activités commerciales sur le transect N’Zianouan-Divo (sud de la Côte d’Ivoire)

Introduction

L’activité commerciale est en grande partie dépendante des conditions de son accessibilité, car les possibilités de déplacements influent sur l’appareil commercial et, en particulier, sur sa localisation (I. VAN DE WALLE, 2005, p.18). La mobilité joue un rôle important dans les activités humaines et favorise, à travers les flux de personnes et des biens, le développement des activités économiques. Consciente de ces réalités, la Côte d’Ivoire, pour soutenir son économie et assurer sa dynamique, s’est investie dans un vaste programme de développement de voies de communication et s’est dotée de l’un des réseaux routiers les plus performants de la sous-région ouest africaine.

Stratégies d’accès au transport urbain et persistance des comportements déviants dans le secteur : cas des motos-taxis à Bouaké, Côte d’Ivoire

Introduction

L’avènement des motos-taxis dans le transport urbain à Bouaké est consécutif au contexte socioéconomique, marqué par une croissance urbaine accélérée et une crise militaro-politique que connait la ville.  En effet, la localité passe de cinq quartiers notamment Koko, Kamounoukro, Liberté, Dougouba et Sokoura, couvrant 1 400 hectares de la période coloniale, à plus de 19.000 hectares, dont une quarantaine de quartiers incluant les villages périphériques et les quartiers spontanés (Groupe huit, cité par A. KOUAKOU et J-M. KONAN, 2017, p. 5).  Cette croissance urbaine est facilitée par la position de ville-carrefour née d’une intersection de deux axes essentiellement bitumés dont l’un relie le Nord au Sud à savoir l’axe Abidjan- Burkina Faso et Mali, et l’autre l’Est à l’Ouest soit Ghana, Guinée et Libéria. De plus, la présence de l’axe ferroviaire Abidjan-Burkina Faso rend plus accessible la ville qui devient une destination privilégiée pour de nombreux migrants venus des pays limitrophes (B.T.A. DOHO et al 2022, p. 51).  

Analyse de la situation des talibés et risques de développement de foyers de maladies tropicales dans les écoles coraniques de l’arrondissement communal de Zinder (Niger)

Introduction

L’école coranique est une institution dont les principales caractéristiques sont : la précarité du cadre de vie et de travail des apprenants et de leurs maîtres ; le manque de soutien de la part de l’Etat et la non prise en compte de sa contribution dans les statistiques de l’éducation ; l’absence de préparation professionnelle des apprenants ; la pratique de la mendicité ; les violences infligées surtout aux plus jeunes apprenants.

Manifestations et implications socio-économiques des litiges fonciers dans le département de Daloa, Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire

Introduction

Le foncier peut être défini comme l’ensemble des rapports sociaux entre les hommes à propos de l’accès à la terre et aux ressources naturelles qu’elle porte, et du contrôle de son usage. La façon dont une société organise ses rapports fonciers ruraux varie selon les époques et les lieux (J.P. COLIN et al., 2023, p.15). Elle dépend, d’une part, des écosystèmes qu’elle occupe et de ses modes d’exploitation et/ou de conservation du milieu (extractivisme, pastoralisme, horticulture, agriculture de défriche-brûlis, agriculture sédentaire, plantations, etc.) et, d’autre part, des rapports sociaux qui la fondent, des institutions qui la gouvernent, de ses modalités d’inscription dans des espaces politiques et économiques plus larges, et enfin de la démographie (les règles d’accès au foncier pouvant être souples et inclusives en situations de faibles densités. Lorsque l’enjeu est de stabiliser une communauté humaine dans un environnement difficile, et devenir plus strictes et exclusives lorsque la pression s’accroît). Le foncier est au confluent de l’économique, du social, du politique et du culturel (J.P. COLIN et al., 2023, p. 42).

Les planteurs migrants de retour et le développement de l’habitat dans la sous-préfecture de Bocanda (Centre est de la Côte d’Ivoire)

Introduction 

À l’instar des pays de l’Afrique subsaharienne, l’économie de la Côte d’Ivoire est basée sur l’agriculture. Le binôme café-cacao est la mamelle de ce pays au point où les régions de production de ces cultures agricoles constituent des foyers d’immigration (S. Y. KONAN, 2009, p.32 ; S. YEO, 2017, p.41). L’agriculture est basée sur des pratiques traditionnelles (FAO, 2005, p.3). Les  planteurs de la première boucle de café-cacao (centre-est du pays) furent contraints de migrer vers le sud et l’ouest forestier à la recherche de zones pionnières suite au déclin de cette économie dans leur zone vers la fin des années 1970 (M.C.U. 1987 cité par K.A.KOFFI, 2019, p.16). Quoique migrants, la mise en valeur de leur lieu d’origine demeure l’un des objectifs de ces planteurs. Le retour au foyer constitue également l’un de leurs projets. Les paysans ressortissants de la sous-préfecture de Bocanda, circonscription faisant partie de la première boucle de cacao-café ne font pas exception (N. J. ALOKO et Y. F. KOUASSI, 2014, p.477-748). Ces paysans sont considérés comme des aristocrates dans leurs communautés d’origine (K. A. KOFFI, 2019, p.234).  Pour ce faire, il convient de se poser la question suivante :