Créés pour la plupart, à partir de comptoirs commerciaux et de postes militaires pour les besoins de l’exploitation et de l’administration de la colonie (1893-1955), les centres urbains de Côte d’Ivoire ont connu, après l’indépendance (en 1960), un accroissement rapide. Alimenté par l’embellie du miracle économique ivoirien, le nombre de villes est passé de 10 en 1955 à 512 en 2014 (Duchemin et Trouchaud, 1969 ; MEMPD, 2006 ; MAT, 2014). Mais, si l’urbanisation est à la fois facteur et conséquence du développement local et régional, fort est de constater que la naissance, la distribution et l’évolution des villes dans l’espace territorial révèlent l’existence d’importantes disparités qu’il convient d’analyser.
Cet article, résultat d’une recherche documentaire, d’observation et d’entretien avec des professionnels de l’urbanisation, fait une analyse spatiale de la dynamique des villes ivoiriennes depuis leur apparition jusqu’en 2020. Il montre une évolution des fondements de l’urbanisation en Côte d’Ivoire. La forte expansion du processus a précipité le pays dans une transition urbaine en moins d’un siècle. La persistance de disparité du phénomène urbain en faveur de la zone forestière (82 % selon le MEMPD, 2006) et spécifiquement du district d’Abidjan (38,7 % selon l’INS, 2014) impacte encore sur l’équilibre du développement du pays, 60 ans après son indépendance.
Mots-clés
Created for the most part from trading posts and military posts for the needs of the operation and administration of the colony (1893-1955), the urban centers of Côte d'Ivoire experienced, after independence (in 1960), a rapid increase. Fueled by the upturn in the Ivorian economic miracle, the number of cities rose from 10 in 1955 to 512 in 2014 (Duchemin et Trouchaud, 1969; MEMPD, 2006; MAT, 2014). But if urbanization is both factor and consequence of local and regional development, it is clear that the birth, the distribution and the evolution of cities in the territorial space reveal the existence of important disparities which should be analyzed.
This article, the result of a documentary research, observation and interview with urbanization professionals, makes a spatial analysis of the dynamics of Ivorian cities since their appearance until 2020. It shows an evolution of the foundations of urbanization in Ivory Coast. The rapid expansion of the process has precipitated the country into an urban transition in less than a century. The persistence of disparity in the urban phenomenon in favor of the forest area (82% according to MEMPD, 2006) and specifically of the Abidjan District (38, 7 % according the INS, 2014 ) still has an impact, 60 years after its independence, on the country's development balance.
Introduction
L’urbanisation est un phénomène historique qui traduit une modernisation des sociétés humaines (MEMPD, 2006, p. 71). Elle est caractérisée par une création de villes dont la dynamique se manifeste par une poussée démographique et territoriale. Créés à partir de comptoirs commerciaux et de postes militaires pour les besoins de l’exploitation et l’administration de la colonie (1893-1955), les villes de Côte d’Ivoire ont connu après l’indépendance (en 1960), un accroissement rapide. Ainsi, en un demi-siècle, le nombre de villes a-t-il été multiplié par 50 (de 10 en 1955 à 512 en 2018) et la population urbaine multipliée par 34 (de 331 000 en 1954 à 11 408 413 en 2014) selon le MEMPD (2006, p.73), et l’INS (2014). Depuis 2014, 50,3% de la population ivoirienne sont urbanisés (INS, 2014). Mais, si l’urbanisation s’appuie sur une croissance des villes anciennes et une érection de grosses bourgades en centres administratifs, la création, la répartition et l’évolution des villes sur le territoire révèlent des déséquilibres qui interrogent sur la politique urbaine nationale. Comment s’opère la dynamique urbaine sur le territoire ivoirien ? Qu’est-ce qui explique les disparités spatiales qui accompagnent l’urbanisation du pays ? Telles sont les questions auxquelles le présent article tente de répondre.
Notre hypothèse stipule que l’évolution des villes sur le territoire est déterminée par des contingences politiques. Cet article vise donc une analyse de la dynamique du phénomène urbain et ses implications spatiales depuis ses origines jusqu’à nos jours. Pour atteindre cet objectif l’approche méthodologique suivante a été adoptée.
1. Méthodologie : approche et outils
1.1. Présentation du champ d’étude
Le champ d’étude est la Côte d’Ivoire, pays de 322 463 km², situé en Afrique occidentale. Encadrée par cinq pays (Ghana à l’Est, Burkina Faso et Mali au Nord, Libéria et Guinée Conakry à l’Ouest) et ouverte sur l’océan atlantique au sud, la Côte d’Ivoire est un Etat qui abrite plus de 22 671 331 habitants répartis dans 512 villes (INS, 2014) de différentes tailles qui assument des fonctions différentiées dans l’organisation administrative et économique du territoire (figure 1).
1.2. Méthode de collecte et d’analyse des données
Cet article a été construit à partir d’une recherche documentaire et d’une enquête de terrain faite d’observations et d’entretiens avec des professionnels de l’urbanisation.
La recherche documentaire (effectuée en 2018 et en 2019) a consisté en la collecte de données portant sur la démographie des villes. Il s’agit de données quantitatives fournies par les recensements administratifs effectués sur l’ensemble du territoire entre 1960 et 1967, le recensement général de la population (RGP) de 1975 et les différents recensement généraux de la population et de l’habitat (RGPH) réalisés par l’Institut National de la Statistique (INS) en 1988, 1998 et 2014. En outre, la consultation des rapports d’étude, des mémoires de recherche et des articles scientifiques, des ouvrages et des articles de presse (papier ou en ligne) sur l’urbanisation et les villes du pays a permis de disposer de nombreuses données sur le phénomène urbain en Côte d’ivoire. Il s’agit des modalités de l’urbanisation de la Côte d’Ivoire (expansion démographique des villes existantes et augmentation du nombre de villes), de la dynamique spatiale de l’urbanisation (la répartition spatiale des villes, des taux d’urbanisation, l’évolution du réseau urbain et des paysages urbains) et les facteurs de l’accélération de l’urbanisation du pays.
La recherche documentaire a été complétée par des observations de terrains effectuées lors de missions de travail ou de voyage d’agrément. Quinze villes ont été choisies selon le critère de taille et de fonction dans le réseau urbain national. Il s’agit de la capitale économique (Abidjan), la capitale politique (Yamoussoukro), de quatre villes régionales (San-Pedro, Daloa, Bouaké, Korhogo), de quatre villes départementales de taille moyenne (Grand-Bassam, Bouaflé, Toumodi, Katiola) et de trois villes départementales de petite taille (Alepé, Ouellé, Niakaramadougou), ainsi que de deux nouveaux centres urbains (la sous-préfecture d’Allosso dans le département d’Alépé et celle de Zaïbo dans le département de Daloa). L’observation a porté sur l’évolution des fonctions administrative et économique, ainsi que l’évolution spatiale de ces villes. Des entretiens semi-dirigés avec deux experts urbanistes du Centre de Recherches Architecturales et Urbaines (CRAU) ont permis d’apprécier le rôle des plans directeurs d’urbanisme dans l’expansion spatiale des villes. L’entretien avec un administrateur de la Direction Générale de la Décentralisation et du Développement Local (DGDDL) a permis de comprendre les politiques d’aménagement et d’administration du territoire ivoirien.
L’analyse des données recueillies faite de description, d’interprétation et de comparaison des résultats a été privilégiée. L’analyse de la dynamique du processus d’urbanisation s’est faite en rapport avec l’espace géographique. Les indicateurs quantitatifs et qualitatifs exploités sont ceux liés aux principales variables d’analyse portant sur la naissance des villes, leur distribution dans l’espace territorial ainsi que leur évolution démographique, structurelle, fonctionnelle voire politique dans le temps.
1.3. Les outils de recherche et de traitement des données
Les cartes administratives de 1998 et 2014 éditées par le Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD) ont servi de support aux cartes présentées dans le présent article. Les cartes ont été réalisées ou adaptées grâce au logiciel Adobe Illustrator CS5, tandis que Microsoft Excel a servi d’outil pour la conception d’informations statistiques. Le plan de cet article a trait d’une part à l’analyse des principaux résultats présentant l’historique de l’urbanisation de la Côte d’Ivoire, ses leviers et les caractéristiques de la dynamique du phénomène sur le territoire national, et d’autre part à une discussion desdits résultats.
2. Résultats et analyse
2.1. La naissance des villes en Côte d’Ivoire : un processus historique, économique et politique
En Côte d’Ivoire, l’apparition des villes et leur évolution ont connu des rythmes différents selon les régions et les enjeux politiques. L’urbanisation du territoire s’est faite en trois phases :
A l’époque précoloniale, des cités marchandes des savanes du nord (Bouna, Bondoukou, Kong et Odienné), des capitales politiques des royaumes ou petits Etats du sud forestier et des Comptoirs côtiers (Assinie, Dabou, Grand-Bassam, Jacqueville) vers lesquels convergeaient les pistes caravanières formaient l’ossature de l’urbanisation de l’espace ivoirien. Mais, ces cités précoloniales avaient amorcé leur déclin économique ou politique à l’entame de la colonisation (MEMPD, 2006, p.71).
Pendant la colonisation française, les années 1893 à 1918 sont marquées par la création sur l’ensemble du territoire ivoirien de postes militaires et administratifs qui servaient de base d’appui stratégique pour la conquête et le contrôle de territoires environnants. Entre 1920 et 1960, l’exploitation économique de la colonie entraine une expansion des anciens centres urbains et l’émergence de nouvelles villes. La fraction urbaine du pays n’était formée qu’une quinzaine de gros bourgs compris entre 2 000 et 10 000 habitants (Duchemin, 1969, p.73) situés sur le littoral et dans le nord du pays (MEMPD, 2006, p.73). Après la deuxième guerre mondiale (1945), la mise en valeur de la colonie débouchant sur le développement d’une économie de plantation et la mise en place du réseau routier va entrainer la forte croissance (8%) de gros bourgs comme Abidjan et Bouaké. L’urbanisation atteint ainsi 15,4% et se diffuse dans le sud forestier avec un maillage régulier de villes de 10 000 à 20 000 habitants (MEMPD, 2006, p.72).
Après l’indépendance en 1960, le désenclavement des localités lié à l’expansion de l’économie de plantation vers l’ouest (Soubré, Méagui, Divo, etc.) a été le catalyseur d’une croissance urbaine rapide. Toutefois, la crise économique qui a frappé le pays dans les années 1980 a entrainé un ralentissement de la croissance urbaine faisant chuter le taux moyen de croissance de 8,2 % à 5,5 % par an entre 1975 et 1988. Toutefois, les politiques de décentralisation et de déconcentration administratives développées au début des années 1980 ont permis d’amplifier la diffusion de l’urbanisation à travers la création de plusieurs villes dans le pays. Le taux d’urbanisation atteint 43% en 1998 (INS, 1998).
2.2. Les leviers de l’urbanisation en Côte d’Ivoire et leur évolution
2.2.1. L’organisation administrative du territoire : facteur de la croissance continue du nombre de villes
La déconcentration et la décentralisation sont deux politiques d’administration du territoire qui ont accéléré l’urbanisation de la Côte d’Ivoire. À l'époque coloniale avec les lois du 05 avril 1884 sur les collectivités et celle du 18 novembre 1955 sur l’organisation municipale, trois catégories de communes ont été créées. Il s’est agi des communes mixtes (Grand-Bassam en 1914 et Abidjan en 1915) avec des Maires désignés par l'autorité de tutelle coloniale, les communes de moyen exercice (Abengourou, Agboville, Daloa, Dimbokro, Gagnoa et Man) ayant à leur tête des Préfets Maires désignés et les communes de plein exercice dont les premières (Abidjan, Bouaké et Grand Bassam) étaient administrées totalement par des Conseils Municipaux élus (DGDDL, 2007, p. 5). En 1957, un décret organise parallèlement une partie du territoire en communautés rurales. Après l'indépendance, ces expériences reconduites ont fait de la politique de communalisation du pays le moteur de l’accroissement des villes. Cette communalisation définie selon la vision des autorités administratives a connu quatre phases. Une phase d'expérimentation (de 1960 à 1980) avec l'adoption des lois n° 78-07 du 09 janvier 1978 et n° 80-1182 du 17 octobre 1980 portant création de 36 communes au niveau national dont les 10 communes d’Abidjan. L'opération de communalisation (de 1980 à 1985) démarrée avec l'organisation des premières élections municipales nationales a permis de passer de 98 communes à 135 en 1985. La phase de consolidation (1985 à 2000) a permis l'élargissement du paysage communal aux communautés rurales avec la loi n°95-893 du 27 octobre 1995. En 1998, le nombre de communes est porté à 197. Toutefois, la communalisation complète des zones rurales prévue pour redynamiser la politique de décentralisation, a été une expérience manquée de 2000 à 2011. En effet, la décennie 2000-2011 a été marquée par une grande instabilité politique et sociale en Côte d’Ivoire. Elle a commencé par une élection « chaotique » organisée après le coup d’Etat de 1999, qui s’est soldée par une révolution populaire sanglante. En 2002, une tentative de coup d’Etat manqué s’est muée en une rébellion armée qui a divisé le pays en deux jusqu’en 2010 où l’élection de sortie de crise a débouché sur une guerre civile en 2011. Avec le changement de régime politique qui a suivi les élections de 2010, le projet de communalisation tout azimut a été rangé au placard par les tenants du pouvoir. Un décret n° 2012-1154 du 19 décembre 2012 a abrogé certaines dispositions de celui de 2005 (n° 2005-314 du 06 octobre 2005) qui a créait 520 nouvelles communes et faisait passer le pays à 718 communes (DGDDL, 2007, p.5). Les communes rurales sont ainsi supprimées, ramenant le nombre de communes à 197 comme en 1998. Le pays compte néanmoins 512 villes (centres administratifs avec Abidjan qui concentre à elle seule 10 communes). 320 villes ne sont pas communalisées contre 192 communalisées (INS, 2014). L’urbanisation de la Côte d’Ivoire est donc marquée par une augmentation continue du nombre de villes (figure 2), fruit de la déconcentration administrative et de la communalisation.
Ainsi en 2018, la Côte d’Ivoire compte 512 centres urbains dont 201 communes et 31 pôles politico-administratifs (chefs-lieux de régions).
2.2.2. Une croissance soutenue par l’augmentation de la population urbaine
L’analyse des résultats des recensements généraux de la population montre une croissance soutenue de la population urbaine en Côte d’Ivoire depuis 1921 (figure 3).
L’analyse de la figure montre que la population urbaine a été multipliée par 67 entre 1921 et 1975 (passant de 32 000 à 2 146 293 habitants) et par 5 entre 1975 et 2014 (2 146 293 à 11 408 413 habitants). Entre 1921 et 2014, la population urbaine a été multipliée par 356, là où la population totale était multipliée par 14,8. Le taux d’urbanisation qui était de 2,1% en 1921 est passé à 32% en 1975 puis à 50,3% en 2014, soit une augmentation de 29 points depuis l’origine du processus d’urbanisation.
2.3. La dynamique du phénomène urbain sur le territoire national
Selon le Ministère d’Etat, Ministère du Plan et du Développement (2006, p.72), « l’urbanisation de la Côte d’Ivoire procède de deux modalités : l’augmentation du nombre de villes et de l’expansion démographique des villes existantes ». L’analyse spatiale de cette urbanisation montre les traits majeurs suivants :
2.3.1. Une évolution progressive des villes dans l’espace
Le territoire ivoirien s’enrichit depuis 1931 de vagues successives de nouvelles villes dont les tailles varient entre 4 000 à 20 000 habitants (figure 4).
Cette répartition progressive, commandée par une volonté de planifier la structuration de l’espace national a permis d’essaimer un nombre important de villes sur le territoire ivoirien.
2.3.2. Une évolution des foyers urbains et la polarisation des villes
2.3.2.1. Naissance et évolution des foyers urbains
La pénétration coloniale par le sud et l’exploitation de la colonie débutée par la mise en valeur des ressources agricoles et forestières ont engendré des villes qui ont progressivement formé d’autres foyers urbains sur l’ensemble du territoire (figure 5).
L’analyse de la diffusion de l’urbanisation sur le territoire ivoirien montre qu’avant 1945, les rares foyers urbains étaient situés sur le littoral et dans le nord du pays. Cette diffusion a donné naissance à quatre foyers urbains :
- Le Sud-Est : de la colonisation à 1945. Première région pénétrée par la colonisation, le Sud-Est est le noyau initial de l’urbanisation ivoirienne.
- L’Est : de 1945 à l’indépendance. Second foyer urbain apparu dans l’espace urbain, l’Est est à l’origine d’une urbanisation accélérée vers l’hinterland. Ce foyer urbain est né des premières villes du rail (Agboville, Dimbokro, relais obligatoires vers Abidjan jusqu’en 1955) et des villes développées par le bitumage des routes de l’Est (Adzopé, Akoupé, Abengourou) et de l’Ouest (N’Douci, Toumodi, Yamoussoukro).
- Le Centre-Ouest : de l’indépendance à 1980. Troisième foyer urbain, le Centre-Ouest est formé d’une concentration de villes s’échelonnant sur les axes Sud-Est - Nord-Ouest (Divo, Gagnoa, Daloa et Man) d’une part et Centre - Ouest par Yamoussoukro (Bouaflé, Daloa, Issia, Vavoua, Soubré Bouaflé, Zuénoula ou Sinfra) d’autre part. Bénéficiant de l’économie de plantations après la seconde guerre mondiale, ce foyer urbain est centré sur deux capitales régionales : Daloa et Gagnoa.
- L’Ouest montagneux, le Sud-Ouest, le Centre et le Nord : de 1980 à nos jours. Considérées comme les nouveaux foyers urbains, ces zones ont su tirer profit de l’éloignement d’Abidjan et des politiques volontaristes d’aménagement du territoire dont certaines ont été les bénéficiaires. Polarisées par des villes en croissance continue depuis 1980 comme Bouaké, San-Pedro, Korhogo et Man, ces foyers ont créé des régions homogènes.
2.3.2.2. Réseau urbain et polarisation régionale des villes secondaires
L’analyse du maillage urbain national dévoile un ensemble de villes régionales de grandes tailles (plus de 100.000 habitants) structurant un réseau de villes secondaires et de petites tailles, avec lesquelles elles entretiennent des rapports hiérarchiques de fonctions.
En Côte d’Ivoire, l’urbanisation s’est construite en faveur de la ville d’Abidjan qui joue le rôle d’une Cité-Etat. Capitale économique du pays depuis 1934, Abidjan est aujourd’hui une mégapole formée d’une agglomération de dix communes étalées sur une superficie de 395 hectares (UVICOCI, 2019). Avec plus de 4 395 243 habitants (soit 38,7 % de la population urbaine du pays selon l’INS, 2014), Abidjan se présente comme le cœur du système urbain national. Le District d’Abidjan représente 60% du PIB de la Côte d’Ivoire (APA 2015). La ville réunit l'essentiel de l'activité industrielle du pays. L’analyse spatiale du réseau urbain montre qu’en plus d’avoir une influence nationale, Abidjan est la ville qui polarise le plus de centres urbains. Seize communes de différentes tailles forment deux couronnes autour d’elle : une première constituée des villes situées entre 30 et 50 kilomètres (Grand-Bassam, Dabou, Anyama, Bingerville) et une deuxième couronne formée des villes situées entre 50 et 100 kilomètres (Jacqueville, Grand-Lahou, Sikensi, Tiassalé, Agboville, Adzopé, Alépé et Bonoua). La ville de Man de par son éloignement polarise 12 villes et se présente comme le deuxième centre urbain le plus polarisé du pays. Formées de couronnes de 8 villes départementales chacune, les villes de Dimbokro, Yamoussoukro et San-Pedro viennent en troisième position. Les villes d’Odienné, Daloa, Korhogo et Bouaké concentrent dans un rayon de 100 kilomètres une moyenne de 6 villes. Il ressort aussi que les villes régionales les moins polarisées sont situées à l’Est du pays. Il s’agit de Bondoukou avec 4 villes ; Bouna et Abengourou avec 3 villes chacune. La faiblesse des centres urbains de grande taille dans cette zone Est du pays amplifie les mouvements de départ des populations vers le sud et l’ouest du pays et principalement vers les grandes villes. La densité de la population étant un critère de diffusion de l’urbanisation (selon l’article 8 de la Loi n° 2012-1128 du 13 décembre 2012 portant organisation des collectivités territoriales), la répartition de la population sur le territoire national influence la distribution des villes.
2.3.3. Une dynamique urbaine marquée par des disparités persistantes entre le nord et le sud
L’analyse de la répartition spatiale des villes montre que le nord (au-dessus du 8°de latitude nord) et la région de savane apparaissent comme les zones les moins urbanisées du territoire.
2.3.3.1. Le nord moins nanti en villes
l’analyse des données recueillies, montre qu’il y a un lien entre densité de population et urbanisation comme le montrent les figures 6 et 7.
A l’analyse de la figure 6 et des données du Ministère d’Etat, Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité (MEMIS, 2013, p. 88), sur les 197 villes que comptait la Côte d’Ivoire en 1998, 80 soit 40,6 % étaient au Nord. Avec 989 060 habitants, elles représentaient 12,05 % de la population urbaine nationale. En 2014, sur les 512 centres urbains identifiés sur le territoire ivoirien (Communes et Sous-préfectures compris), 174 soit 33, 9 % sont localisés au nord du pays (INS, 2014). L’on observe une dispersion plus importante des villes (notamment les chefs-lieux de département) au Nord par rapport à celles du Sud. Le semi urbain est plus dense sur le littoral et en zone forestière. Les régions du Zanzan, du Worodougou, du Bafing et du Denguelé ayant les plus faibles densités de population (respectivement 18, 17, 16 et 11 habitants / km2) se présentent comme les zones les moins nanties en villes.
Au niveau de la taille des villes, l’analyse de la carte du réseau urbain ivoirien en 1998 (figure 7) montre une faiblesse des villes de grandes tailles au Nord du pays. En effet, on note que les villes les plus grandes du pays (plus de 100 000 habitants) sont localisées au Sud. Sur les huit villes de plus de 100 000 habitants, seule Korhogo est localisée au Nord du 8° de latitude Nord. Il y a une prédominance de villes de petites tailles (5 000 à 25 000 habitants) au Nord du pays et une concentration de villes de taille moyenne (25 000 à 50 000 habitants) au Centre du pays. Cette situation s’explique par le fait que le Nord est moins peuplé et se présente aussi comme une zone de départ de populations en direction du Sud du pays et particulièrement vers les grandes villes du Sud du pays. En 2014, la tendance est maintenue puisque la maquette des indicateurs du RGPH (2014) montre que le sud concentre onze des douze villes de plus de 100 000 habitants avec l’entrée dans le cercle de quatre villes dans la partie sud du pays (Divo, Soubré, Abengourou et Anyama).
2.3.3.3. La zone forestière plus urbanisée
L’analyse de la répartition des villes selon la végétation montre que la zone de savane qui accueille 22% de la population nationale se présente toujours comme la zone la moins urbanisée du pays. En effet, selon le MEMPD (2006, p.73), en 1998, 70,1% des villes ivoiriennes étaient localisées dans les régions forestières qui couvrent l’Est, le Sud et l’Ouest avec 82,2 % de la population urbaine nationale tandis que seulement 29,9% des villes étaient se trouvaient dans les régions de savane pour 17,8% de la population urbaine. Aujourd’hui encore, la zone des lagunes avec le District Autonome d’Abidjan et ses 4 707 404 habitants (RGPH, 2014) recueille à elle seule 38,7 % de la population urbaine nationale.
2.3.3.4. La transition urbaine inégalement repartie
Si tous les districts du pays connaissent une croissance de leur taux d’urbanisation, toutes les régions du territoire n’ont pas encore atteint la transition urbaine. En 2006, les données fournies par le MEMPD (2006, p. 33) montraient encore de faibles niveaux d’urbanisation (moins de 20 %) dans la partie Nord du pays, notamment dans les régions du Denguelé (19,9%), le Bafing (18,4%), le Worodougou (15,6%) et le Zanzan (13,52%). Situation identique en 2014 comme le montre le tableau 1.
L’analyse du tableau 1 montre que la tendance à la hausse du taux d’urbanisation observée dans les différentes parties du pays depuis les années 1920 se poursuivit encore en 2014. Toutefois, malgré la croissance généralisée des taux d’urbanisation, seuls les districts autonomes d’Abidjan, Yamoussoukro et le district de la vallée du Bandama présentés comme les plus urbanisés, ont atteint la transition urbaine (plus de 50% de citadins). A l’échelle des départements, seuls 13% (14 départements sur les 108) ont atteint la transition urbaine. Trois de ces départements sont situés au nord. Il s’agit d’Odienné (56,6%), Katiola (55,4%) et Korhogo (53,5%). Sur les 24 départements les moins urbanisés du pays (taux inférieurs à 20% de citadins), 9 départements sont situés au nord et 7 au centre du pays.
2.3.4. Une expansion urbaine déstabilisant l’écoumène rural
L’analyse des rapports entre les villes et leur espace montre deux traits caractéristiques :
2.3.4.1. La croissance de la population urbaine au détriment de la population rurale
Comme le montre la figure 8, la population urbaine croit au dépend de la population rurale.
L’analyse de la figure 8 révèle qu’en 1921, la population urbaine qui était estimée à 32 000 habitants ne représentait que 2,1 % de la population totale. La population urbaine est passée à 447 000 habitants en 1958 (soit 15,4%), puis à 4 220 535 habitants en 1988 (39%), à 6 529 138 habitants en 1998 (43%) pour supplanter la population rurale en 2014 avec 11 408 413 urbains (50,3% de la population totale contre 11 262 918 soit 49,7% de ruraux). Jusqu’à la fin des années 1980, la croissance de la population urbaine était alimentée par l’exode rural et la migration étrangère.
Cependant, à partir des années 1990, le flux migratoire vers les grandes villes connait une baisse entrainant une chute drastique des taux de croissance annuels des villes. Promue par le gouvernement pendant la conjoncture économique dans les années 1980, la politique d’incitation des jeunes au retour à la terre par la création de plantations clé en main (MEMPD 2008 cité par KAH, 2015, p. 290) n’a pas entrainé le mouvement inverse (retour des citadins en campagne) escompté. Encore très marginale, la migration de retour n’a permis qu’à 115 514 urbains (INS, estimation 1992) de regagner le milieu rural. Aujourd’hui, le flux de population urbaine vers le milieu rural reste encore alimenté par les retraités, les jeunes déscolarisés ou en situation d’échec, les malades en phase terminale et les fonctionnaires affectés. Les migrants qui débarquent le plus souvent des campagnes s’installent dans les marges interstitielles ou péri-urbaines des villes où prolifèrent des habitations spontanées et des constructions illégales. Cette situation participe ainsi à la croissance spatiale des villes.
2.2.4.2. Un accroissement interne et une densification des villes
Les villes de Côte d’Ivoire connaissent une croissance naturelle de leur population liée à la forte natalité (37 ‰) et à la baisse de la mortalité (11 ‰) selon l’INS (2014). L’analyse du rythme d’accroissement urbain montre que depuis 1975, les villes régionales du fait de leur fonction administrative et économique se présentent comme les centres urbains les plus dynamiques. Toutefois, les taux d’accroissement moyen de ces grandes villes sont en baisse. Ainsi, Abidjan est passée de 5,6% sur la période 1975-1988 à 3,8% entre 1988-1998 et 2,7% de 1998 à 2014. Ce constat est le même pour toutes les villes de plus de 100 000 habitants (RGPH, 2014). L’analyse des taux de croissance démographique et des taux d’extension spatiale des sept plus grandes villes de Côte d’Ivoire (figure 9) montre que sur les périodes de 1975-1990, 1990-2000 et 2000-2014, la croissance annuelle de la population de ces villes continue de dépasser l’extension des zones bâties, ce qui entraine une augmentation de la densité de ces villes.
Il ressort de l’analyse de la figure 9 que les sept grandes villes du pays connaissent une baisse de leur taux de croissance démographique sur la période de 1975 à 2014. Toutefois, leur extension spatiale permet de les classer dans trois catégories différentes :
- Les villes à extension spatiale continue et forte : Abidjan et Daloa
Entre 1975 et 1988, le Grand Abidjan a connu une baisse de son rythme de croissance démographique passant de 5,6 % /an à 2,7 % /an entre 1998-2014. Sa superficie totale après avoir connu une forte croissance de 1,7 % /an entre 1975 et 1990, connait depuis 1990 une stagnation de son extension spatiale. Toutefois, le taux moyen annuel d’extension reste élevé. Il culmine autour de 1,8 % /an depuis les années 2000.
La ville de Daloa qui connait également une chute de son taux de croissance démographique (de 5,5% à 12,7 %/ an depuis 1975) subit tout de même une extension forte et continue de sa superficie. Elle est passée de 0,5.% à 2 % / an dans la période de 1975 à 2014.
- Les villes en renaissance : Yamoussoukro, Bouaké et Man
Malgré la baisse de leur taux de croissance, les villes de Yamoussoukro, Bouaké et Man, connaissent toutes après une baisse de leur taux d’extension spatiale entre 1975 et 2000, une forte extension de leur superficie. Daloa est passée d’une extension de 1,2 % à 1,8 % / an entre 1975 et 2014. Bouaké est passée quant à elle de 0,2 % à 1% / an et Man de 0,5% à 3,5 % /an sur la même période de 1975-2014.
- Les villes en faible extension spatiale
Les villes de San-Pedro et Korhogo connaissent une dynamique différente. Elles subissent une forte chute de leur taux de croissance démographique (de 6,4 % à 1,7 % / an pour San-Pedro et 7 % à 3,5 %/an pour Korhogo sur la période de 1975 à 2014). Parallèlement à la baisse de leur rythme de croissance démographique, ces deux villes connaissent également des taux d’extension spatiale annuel en baisse. La ville de San-Pedro est passée d’une extension de 0,5 % /an entre 1975 et 1990 à 0% entre 2000 et 2014. Korhogo connait une chute continue de son taux d’extension depuis 2000.
En 2007, la population urbaine vivait sur 15 % du territoire national (DGDDL, 2007, p 73).
3. Discussion
Cet article qui fait une analyse de la dynamique spatiale de l’évolution des villes de la Côte d’Ivoire depuis leur origine jusqu’à nos jours présente la naissance des villes, les leviers de l’urbanisation et la diffusion spatiale des villes (répartition des villes et distribution des taux d’urbanisation) sur le territoire ivoirien.
Les résultats obtenus montrent une évolution des fondements de l’urbanisation en Côte d’Ivoire. En effet, si la création des villes s’inscrit à l’origine dans un processus politique de développement du territoire (création de centres administratifs par la déconcentration, promotion du développement économique dans les collectivités par la décentralisation) selon MEMPD (2006), il est à observer que depuis 1990, la création des villes et communes est de plus en plus guidée par une volonté de contrôle politique de l’espace à des fins politiques et/ou électoralistes. Ce résultat est corroboré par l’entretien réalisé avec l’administrateur de la DGDDL qui retient que « les critères de création des villes ivoiriennes sont parfois occultés au profit des ambitions politiques des gouvernants » (Expert DGDDL, enquête de terrain, 2019).
Sur la diffusion de l’urbanisation, la présente étude montre une occupation progressive du territoire national par les villes depuis les années 1980. Cette diffusion laisse malheureusement apparaitre une persistance de disparités en faveur de la zone forestière (82 % des citadins) et spécifiquement de la région des lagunes (48%). Cette disparité s’observe aussi bien au niveau de la répartition spatiale des villes que de la distribution spatiale des taux d’urbanisation. Constat déjà fait par MEMPD (2006, p.73) dans son rapport sur l’état et le devenir de la population de la Côte d’Ivoire. Le Nord reste dans l’ensemble la zone qui a le moins de ville et le plus faible rythme d’urbanisation. Les villes à faible croissance y sont. Aujourd’hui encore, les villes situées dans les marges frontalières du pays (Touba, Mankono, Mbengué, Bouna, Bondoukou ou Toulépleu, Tabou) restent celles qui ont les rythmes d’urbanisation les plus faibles. Ce qui rejoint les résultats établis par J. P. DUCHEMIN et J. P. TROUCHAUD (1969) depuis la fin des années 1960. Concernant les facteurs de la disparité entre le Nord et le Sud du pays, Habitat II (1996, p.11) montre que la distribution spatiale des villes obéit à un processus de répartition volontaire menée par les dirigeants, alors que pour A. M. COTTEN (1968, p.62), « la rareté et la dispersion des villes dans le Nord, reflètent les inégalités de la densité de la population et les problèmes économiques de cette région ». Deux résultats qui corroborent nos conclusions. Cette analyse fait néanmoins apparaitre qu’il n’y a pas toujours d’adéquation entre le rythme d’accroissement de la population et l’urbanisation des régions. En effet, si les taux d’accroissement moyen annuel les plus importants relevés ces dernières années sont dans le Sud-Ouest (+8% par an), l’Ouest (6-7% par an) à cause des mouvements de population dus au dynamisme de l’économie de plantation montré par Y. D. KOUADIO (2016, p.159) ou encore dans la zone de Bondoukou (4-5% par an). En revanche, les taux d’urbanisation de ces régions restent quant à eux faibles (19% pour le Sud-Ouest, 25% et 22% à l’Ouest ou 13% à Bondoukou).
MEMPD (2006, 33) indique que la crise militaro-politique qui a secoué le pays en 2002 a un impact sur la dynamique spatiale de l’urbanisation dans le pays. Cette crise d’une décennie a modifié la configuration démographique du territoire avec le Nord dépeuplé par les déplacements des populations tandis que le Sud et particulièrement la ville d’Abidjan et ses environs, ont été anormalement peuplés. Bien évidemment, cette situation a eu pour conséquence l’accroissement de la taille des villes réceptrices comme Abidjan et son agglomération, Yamoussoukro et Daloa. La présente analyse montre également que la forte expansion du processus urbain a précipité le pays dans une transition urbaine en moins d’un siècle. Ainsi, depuis 2014, le taux de 50,3% d’urbains (INS, 2014) est franchi. L’implication spatiale de cette urbanisation est la réduction et la déstabilisation de l’espace rural. Cette urbanisation n’est malheureusement pas suivie d’une transformation structurelle des villes comme l’ont soutenu J. INGLEBERT et S. SAADI (2018).
Conclusion
Apparus avant l’ère coloniale, les grandes cités marchandes, les capitales politiques de royaumes et les comptoirs côtiers, formant l’ossature de l’urbanisation de l’espace ivoirien ont servi de terreau pour l’éclosion d’une nouvelle forme d’urbanisation qui a gagné très tôt tout le territoire national. Si en 1930, c’était trois Ivoiriens sur cent qui vivaient en ville, en 2020, un Ivoirien sur deux réside dans un centre urbain (INS, 2014). Aussi, en un demi-siècle, le nombre de ville a-t-elle été multiplié par 50 (de 10 en 1955 à 512 en 2018) et la population urbaine multipliée par 34 (de 331 000 en 1954 à 11 408 413 en 2014). Cette dynamique de l’urbanisation du pays est caractérisée par une distribution inégale des villes sur le territoire national avec une concentration des grandes villes dans la zone Sud et dans la zone forestière et une macrocéphalie d’Abidjan. Facteur indéniable de développement d’un pays, la réussite de la politique d’urbanisation de la Côte d’Ivoire devra passer par l’adoption d’un modèle planifié qui promeut une maîtrise du territoire et une maîtrise de l’étalement urbain.
Références bibliographiques
Agence Africaine de Presse (APA), 2015, « La ville d’Abidjan » in archives d’Abidjan.net, publié le 1er avril 2015, http://news.abidjan.net/h/545109.html, consulté le 16 /06/2019.
COTTEN Anne Marie, 1969, « Introduction à une étude des petites villes de Côte d’Ivoire » in Cahier de l’ORSTOM, Sciences Humaine, Volume VI, n°1-1969, p.62-70.
Direction Générale de la Décentralisation et du Développement Local (DGDDL), 2007, « Guide pratique de l’élu », N°1-2007, Les institutions locales, Abidjan, DGDDL, 63 p.
DUCHEMIN Jean-Paul et TROUCHAUD Jean-Pierre, 1969, « Données démographiques sur la croissance des villes en Côte d’Ivoire », in Cahier de l’ORSTOM, Sciences Humaine, Volume VI, n°1-1969, p.71-82.
FALL Madio et COULIBALY Souleymane, 2016, « L’Urbanisation diversifiée : le cas de la Côte d’Ivoire », Directions du développement, Washington, DC, Banque mondiale, 208 p.
HABITAT II, 1996, Rapport national de Côte d’Ivoire, Conférence des Nations unies sur les établissements humains, Istanbul, juin 1996, 73 p.
INGLEBERT Jeanne et SAADI Séphora, 2018, « Urbanisation en Afrique quelles opportunités », in Classe Internationale https://classe-internationale.com/2018/01/17/ urbanisation-en-afrique-quelles-opportunites-pour-le-developpement-durable/, Consulté le 25 juin 2019.
Institut National de la Statistique (INS), 2014, Les principaux résultats du RGPH 2014, INS, Abidjan, 5 p.
KOUADIO Yao Daniel, 2016, « Economie de plantation et dynamique urbaine dans le département de Soubré », Thèse unique de Doctorat, Institut de Géographie Tropicale (IGT), Abidjan, 2016, 384 p.
Ministère d’Etat, Ministère du Plan et du Développement (MEMPD), 2006, Population et développement : défis et perspectives pour la Côte d’Ivoire, Rapport national sur l’Etat et le devenir de la population de la Côte d’Ivoire, Abidjan, Edicom, 2006, 190 p.
Ministère de l’Administration du Territoire (MAT), 2007, « Les états généraux de la décentralisation », in Les actes, 2007, Abidjan, 150 p.
UVICOCI, 2019, Les communes de Côte d’Ivoire, in Info Flash, site officiel, consulté le 15 juin 2019.
ZAH Bi Tozan, 2015, « Impact de la migration sur la démographie en Côte d’Ivoire » in Revue de géographie du laboratoire Leïdi N°13, décembre 2015, p. 284- 300.
Auteur
1Centre de Recherches Architecturales et Urbaines, Université Félix Houphouët Boigny de Cocody (Côte d’Ivoire), andihrandos@yahoo.fr