Les travaux d’aménagement routier modifient l’organisation des activités économiques et assurent une fluidité de la circulation des personnes et de leurs biens. C’est le cas des travaux d’aménagement sur la route Atikoumé-Sanguéra au Sud-Togo. Cette étude vise à analyser les effets de l’aménagement de cette route sur l’organisation des activités socioéconomiques du milieu. La méthodologie adoptée prend en compte la recherche documentaire, les enquêtes de terrains et le traitement des données. Les enquêtés sont constitués des revendeurs, des artisans et des entrepreneurs. Les résultats révèlent que 15,8% des activités socioéconomiques exercées sur le tronçon Atikoumé-Sanguéra sont l’alimentation générale suivie de la restauration (12,3%), de la vente des pièces détachées (12,3%) et des salons des coiffures (9,69%). Il ressort des enquêtes que suite à l’aménagement du tronçon Atikoumé-Sanguéra, les valeurs marchandes des terrains augmentent de prix ainsi que les prix des maisons d’habitation et des boutiques.
Road development works modify the organization of economic activities and ensure fluidity of movement of people and their goods. This is the case of development works on the Atikoumé-Sanguéra road in South Togo. This study aims to analyze the effects of the development of this road on the organization of socio-economic activities in the area. The methodology adopted takes into account documentary research, field surveys and data processing. The respondents are made up of resellers, craftsmen and entrepreneurs. The results reveal that 15.8% of the socio-economic activities carried out on the Atikoumé-Sanguéra section are general food followed by catering (12.3%), the sale of spare parts (12.3%) and trade fairs. hairstyles (9.69%). It appears from the surveys that following the development of the Atikoumé-Sanguéra section, the market values of land increase in price as well as the prices of residential houses and shops.
Introduction
Les infrastructures de transport permettent de répondre à un besoin fondamental que nécessite l’activité économique qui est la mobilité des facteurs de production. Cette soif de mobilité, ce besoin d’aller toujours vers un ailleurs sans doute meilleur, que l’on retrouve dans toutes les sociétés, a poussé les hommes à imaginer sans cesse de nouveaux moyens de transport qui leur permettent d’aller plus vite et donc plus loin (P. BERION, G. JOIGNAUX, J. F. LANGUMIER, 2005, p. 676). La route, facteur de développement socio-économique analyse les enjeux portés par les projets routiers. La route est une garantie de continuité territoriale et d’atouts qui regroupent plusieurs principales activités économiques, les fonctions administratives et plus de la moitié de la population (M. BOUDOUX, 2014, p. 15).
La mobilité qu’offrent les infrastructures de transport constitue un élément indispensable du développement économique impliquant des restructurations spatiales et des coûts pour la collectivité qu’il convient d’inclure dans les choix publics. Intrinsèquement, les infrastructures de transport constituent une activité à forte intensité capitaliste (M. DIDIER ET R. PRUDHON, 2007, p. 21) et se caractérisent par leur longue durée de vie avec une armature urbaine modifiée et une population galopante (Y. DZIWONOU, 2000, p. 579). La réalisation de projets routiers est généralement accompagnée d’impacts positifs. L’accessibilité s’améliore réduisant le temps de déplacement. Le renforcement du potentiel de déplacement constitue l’objectif de l’investissement en matière d’infrastructures de transport. Cette accessibilité peut être mesurée comme la quantité d’activités socio-économiques pouvant être atteintes (OCDE, 2002, p. 9). Les investissements routiers ont des effets directs sur l’activité et l’emploi dans les travaux publics, effets qui se diffusent dans le reste de l’économie par l’intermédiaire des échanges que ce secteur entretient avec les autres branches (Ministère de l’Equipement et du Logement, 1988, p. 23). C’est dans cette optique que le Togo a entrepris depuis 2010 d’importants travaux de construction, de réhabilitation et du renforcement des voies urbaines. Ces travaux sont menés par la Direction Générale des Infrastructures et des Equipements Urbains (BAD, 2014, p. 29). Au-delà de la positivité des travaux d’aménagement, des effets pervers touchant les activités socio-économiques des populations riveraines suscitent des réflexions.
C’est le cas des travaux d’aménagement de l’axe routier Atikoumé-Sanguéra où les activités économiques implantées connaissent des perturbations. Ce constat suscite une question majeure : quels sont les effets socio-économiques induits par l’aménagement de l’axe routier à l’étude ? Cette recherche vise à analyser les effets de l’aménagement de la route Atikoumé-Sanguéra sur l’organisation des activités socioéconomiques. Elle s’articule autour de trois points. Le premier point met en relief les matériels et les méthodes de recherche, le second présente les résultats obtenus et le dernier point discute lesdits résultats.