KOFFI Yao Jean Julius

Projections pluviométriques à l’horizon 2060-2100 au service de l’agriculture dans le nord de la Côte d’Ivoire (département de Korhogo)

Introduction

À l’image des pays d’Afrique de l’ouest, la Côte d’Ivoire fait face à un phénomène de variabilité climatique sans précédent à l’échelle historique (BROU et al., 2005, p. 533 et DEKOULA et al., 2018, p. 13201). Cette variabilité spatio-temporelle du climat est un frein à la production agricole (SULTAN et al., 2005, p. 13). Elle pèse sur les personnes, le capital des exploitations et sur leurs résultats, mais également sur les dynamiques collectives, le tout contribuant à accroitre la vulnérabilité des plus pauvres (M. J. DUGUE et al., 2012, p. 2). Ces péjorations climatiques interrogent la capacité d’adaptation des écosystèmes et des sociétés (DOSSIER DE PRESSE, IRD, 2015, p. 6) comme le préconise le Groupe d’Experts intergouvernemental sur Evolution du climat (GIEC) dans son quatrième rapport publié en 2007. Selon R. BALLIET et al. (2016, p. 221) on peut limiter les effets des perturbations climatiques soit en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (atténuation), ou soit en s’adaptant (adaptation).

Le néré : de l’espace domestique vers un espace marchand dans la Région du Poro (au nord de la Côte d’Ivoire)

Introduction

Espèce typique des parcs agroforesteries, répandue dans les savanes soudaniennes, le néré dont le nom scientifique est le Parkia biglobasa présente de multiples usages et constitue une source inestimable de biens et services pour les communautés locales d’Afrique de l’ouest (S. SINA, 2006, p 6).  Dans la région du Poro, située au nord de la Côte d’Ivoire, les paysages agraires sont dominés par les parcs à karité (Vitellaria paradoxa C. F. Gaertn) et à néré (Parkia biglobosa Jacq Benth) (S. COULIBALY, 1978, p 34). La présence du néré dans les paysages agraires de la région montre l’attachement des populations à cet arbre. Des études ethnobotaniques de Parkia biglobasa ont été réalisées dans les pays de l’Afrique de l’ouest. Les aspects qui ont été les plus étudiés sont essentiellement l’aspect culturel du néré, l’identification des utilisations et la valeur nutritive de ses produits à partir des études de la phytochimie (A.S. TOURE, 2020, p 27). Une étude réalisée en Guinée (M. TOURE, 2018, p 11) a permis de mettre en évidence que le néré est un arbre du patrimoine. En Côte d’Ivoire et singulièrement à l’échelle de la région du Poro, peu de données existent sur le néré et sur ses modes d’exploitation.