Etude de la vulnérabilité aux risques d’érosion hydrique de la route nationale n0 10 (rn10), tronçon Kouya - Alleme dans le district d’Ewo (République du Congo)

Résumé

La dégradation des pistes agricoles par l’érosion hydrique affecte gravement la circulation des hommes et des biens. En raison des conséquences qu’il engendre, le phénomène préoccupe tous les acteurs surtout les scientifiques qui cherchent à comprendre les causes. La présente étude vise l’évaluation de la vulnérabilité à l’érosion hydrique du tronçon routier Kouya-Allemé dans le district d’Ewo (Département de la Cuvette ouest). Les observations et les mesures de terrain ainsi que les analyses effectuées au laboratoire sur certaines variables du milieu montrent que cette route en est très exposée. Les principaux indicateurs de cette fragilité sont : la présence, le long du tronçon, des fortes pentes atteignant ou dépassant 25%,  favorables aux ruissellements ; la texture des formations géologiques sensible aux affouillements en raison de la domination des sables dont le taux moyen dépasse 85% avec plus de 45% de sables grossiers ; texture favorable aux infiltrations à cause des faibles taux d’argile et des taux d’érodibilité situés entre 0,30 et 0,35 t.ha.h/ha.MJ.mm ; l’érosivité des pluies dont la moyenne décennale s’élève à 6520,89 MJ.mm/ha.h.an, et la faible résilience de la population liée au non respects des normes de construction et à l’absence des mesures de protection de cette piste. Approfondir l’analyse de cette vulnérabilité à travers la perception de la population riveraine constitue la principale perspective de cette étude.

Abstract

The degradation of agricultural tracks by water erosion seriously affects the movement of people and goods. Because of the consequences it causes, the phenomenon is of concern to all stakeholders, especially scientists who are trying to understand the causes. This study aims to assess the vulnerability to water erosion of the Kouya-Allemé road section in the district of Ewo (Cuvette West Department). Field observations and measurements as well as laboratory analyses of certain environmental variables show that this road is highly exposed to erosion. The main indicators of this fragility are: the presence, along the section, of steep slopes reaching or exceeding 25%, which are conducive to runoff; the texture of the geological formations, which is sensitive to scouring due to the dominance of sands, the average rate of which exceeds 85% with more than 45% of coarse sands; a texture conducive to seepage due to the low clay rates and erodibility rates of between 0.30 and 0.35 t ha.h/ha.MJ.mm; the erosivity of rainfall, with a ten-year average of 6520.89 MJ.mm/ha.h.year, and the low resilience of the population due to the non-respect of construction standards and the absence of measures to protect the runway. The main objective of this study is to analyse this vulnerability through the perception of the riparian population.

Introduction

Le Congrès Mondial de la Route qui s’est tenu à Durban (Afrique du Sud) en 2003, a lancé un slogan qui stipule que « la route du développement passe par le développement de la route » (I. A. W. M’BOUKA MILANDOU, 2019, p. 12). En effet, jouant un rôle important dans le décollage économique, la route est considérée comme le soubassement sur lequel repose le développement socio-économique d’un pays (S. BURNINGHAM & et N. STANKEVICH, 2005, p. 1). Malheureusement, au Congo, la dégradation, par l’érosion hydrique, des routes rurales surtout non bitumées, affecte gravement la circulation des hommes et des biens. Elle influe négativement sur le développement socioéconomique des campagnes et y accentue la pauvreté. Cette situation qui risque de s’amplifier sous l’effet des changements climatiques, constitue aujourd’hui une grande préoccupation tant pour les décideurs politiques, les populations qui en sont les principaux utilisateurs que pour les scientifiques qui cherchent à comprendre le phénomène (I. MBOUKA-MILANDOU et L. SITOU, 2017, p. 117).

La présente étude porte sur la route nationale N°10, Djambala-Mbomo-frontière Gabon, notamment sur son tronçon Kouya-Allemé dans le district d’Ewo, dans le département de la Cuvette ouest. Cet axe routier joue un rôle important dans le désenclavement de l’arrière-pays ; le ravitaillement des localités comme Mbama, Okoyo, Ewo, etc. en produits de tout genre ; l’évacuation des grumes de bois entre les unités forestières aménagées (UFA) du nord de la Cuvette-ouest vers le port de Pointe-Noire). Il constitue en fait une alternative à la Route Nationale N°2, en permettant aux exploitants forestiers et aux populations du nord de la Cuvette-ouest de joindre Brazzaville sans passer par Makoua dans le département de la Cuvette.  Traversant le centre-ouest du Congo sur plus de 200 Km, ce tronçon a été réhabilité en 2011 à l’occasion de la municipalisation accélérée qu’a bénéficié le Département de la Cuvette-ouest. Aujourd’hui il est exposé aux risques de dégradation par l’érosion hydrique. Sa maintenance, qui implique la connaissance des facteurs de sa fragilité, est donc primordiale. Le présent travail porte sur l’étude de quelques variables du milieu naturel considérées comme les principaux indicateurs de vulnérabilité de cette route face à ces risques de dégradation par l’érosion hydrique. Une question principale résume donc la problématique de cette étude à savoir quelles sont les indicateurs ou facteurs de la vulnérabilité qui exposent cette route aux risques d’érosion hydrique. La présentation du cadre général de la zone d’étude, la description de la méthodologie d’approche et l’analyse des principaux indicateurs de la vulnérabilité de cette route face aux risques de dégradation par l’érosion, constituent les principales articulations de cet article qui se termine par une conclusion précédée de la discussion des résultats.

Catégorie de publications

Date de parution
31 déc 2022