Impacts des pratiques sociales liées à l’espace vécu à Brazzaville

Résumé

La ville de Brazzaville, malgré qu’elle soit cosmopolite, demeure un creuset social où les urbains, vivant ensemble dans les quartiers, fréquentant les mêmes établissements scolaires, jouant dans les mêmes équipes sportives, vendant dans les petits marchés de rue, tissent des liens étroits par rapport à leurs espaces vécus. Ce qui permet de structurer certaines pratiques sociales quotidiennes, pertinentes et soudées dans la durée. Elles formalisent ainsi les rapports sociaux en relation avec l’espace vécu. Cette étude a pour objectif de montrer les formes de solidarité, d’entraide et de sociabilité entre les populations à Brazzaville. La méthodologie s’appuie sur la recherche documentaire et les enquêtes de terrain dont le traitement des données se base sur les logiciels Sphinx pour le dépouillement des données, Map-Info pour l’élaboration des cartes, Excel pour la construction des tableaux et Word pour la saisie du texte. Ce qui nous a permis de comprendre que les rapports spatiaux ont des impacts positifs sur les rapports sociaux à Brazzaville malgré les différences socioculturelles. Les enquêtés, à plus de 95%, reconnaissent que des liens de familiarité et de sociabilité se créent autour des milieux fréquentés. La création des mutuelles et des associations marque la solidarité et l’entraide entre les urbains. L’urbanisation participative constitue la matérialisation du lien socio-spatial caractérisant l’élan du vivre ensemble dans les quartiers.

Abstract

The city of Brazzaville, despite being cosmopolitan, remains a social melting pot where urban dwellers, living together in neighbourhoods, attending the same educational establishments, playing in the same sports teams, selling in small street markets, forge close ties in relation to their lived spaces. This allows to structure certain daily social practices, relevant and united over time. They thus formalize social relationships in relation to living space. The objective of this study is to show the forms of solidarity, mutual aid and sociability between the populations in Brazzaville. The method is based on documentary research and field surveys, including data processing based on Sphinx software for data analysis, Map-Info for the preparation of maps, Excel for the construction of tables and Word for data entry of text. This allowed us to understand that spatial relationships have positive impacts on social relationships in Brazzaville despite the socio-cultural differences. Over 95% of those surveyed recognize that ties of familiarity and sociability are created around the places they frequent. The creation of mutuals and associations marks solidarity and mutual aid between urban dwellers. Participatory urbanization is the materialization of the socio-spatial link characterizing the momentum of living together in neighbourhoods.

Introduction

Les populations, partout dans le monde, occupent des espaces qu’elles façonnent et aménagent en fonction des pratiques politiques, sociales, économiques et culturelles qui fondent leur existence. Les espaces habités ou des territoires sont des niveaux d’échelles de vie constituant des lieux de travail, de commerce, d’études, de loisirs et de sports car un objet géographique est fondamentalement multi scalaire (J.J. Bavoux, 1998, p.17). Le géographe H. Lefebvre in R. HERIN (2013, p.169) relève que " les rapports sociaux de production ont une existence sociale entant qu’ils ont une existence spatiale, ils projettent en un espace, ils s’y inscrivent en le produisant ". Les espaces, pour le cas présent, sont des villes dans les pays développés et en développement. Ils constituent des entités importantes de l’organisation humaine qui intègrent dans leur fonctionnement les rapports spatiaux et sociaux sans lesquels la compréhension des faits géographiques serait difficile. Cette étude de géographie humaine se situe dans le cadre de la géographie sociale en milieu urbain sachant que la géographie sociale est la géographie des faits sociaux dans un espace (R. Herin, 2013, P.168). En République du Congo, en général, et à Brazzaville, en particulier, les urbains et leurs milieux sont aussi imbriqués de façon indissociable. Les pratiques quotidiennes dans les quartiers rapprochent les habitants qui tissent des liens étroits à cause de la faiblesse voire du manque de structures publiques sociales adéquates et fiables. Malgré la difficulté de la vie urbaine, l’harmonie sociale, loin sans faux, reste établie. Les pratiques sont soit l’œuvre des groupes sociaux uniquement, soit celles initiées par des actions publiques. La faible couverture sociale des structures publiques et les difficultés de la vie urbaine à Brazzaville poussent les populations à s’organiser autour de nouvelles formes de sociabilité, d’entraide, de solidarité qui permettent de construire et de consolider le vivre ensemble. Pour renchérir notre analyse, nous empruntons cette assertion de R. Ledrut rapportée par R. Herin (2013, p.173) qui affirme que "l’organisation spatiale d’un territoire n’est que la forme concrète ou matérielle de l’organisation sociale d’une société donnée dans la mesure où l’espace est l’expression de la réalité des relations ". De ce fait, quelles sont les formes de solidarité et d’entraide ? Quels en sont les acteurs et leurs impacts dans les espaces vécus ?

Cette étude s’appuie sur l’arrondissement, le quartier, les lieux de travail, d’études et de sports où se déroulent les actes quotidiens par rapport aux services et équipements de base, mais aussi à certaines pratiques sociales. Notre zone d’étude est Brazzaville, capitale de la République du Congo. Brazzaville est située entre les latitudes 4°02’00’’Sud et 4°05’00’’Sud, puis 15°09’32’’ et 15°07’24’’ de longitude Est. La structuration de Brazzaville se présente en 9 arrondissements qui sont Makélékélé, Bacongo, Poto-Poto, Moungali, Ouenzé, Talangaï, Mfilou, Madibou et Djiri (figure 1).

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La population de Brazzaville était de 1.372.302 habitants en 2007 selon le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH, 2007). En 2014, elle est passée à 1.522.544 habitants selon les estimations du Centre national de la statistique et des études économiques (CNSEE, 2014). La croissance urbaine est importante induisant un étalement anarchique qui entraîne des problèmes d’infrastructures, d’équipements, d’assainissement et d’érosion. 

1. Méthodologie

1.1. Matériel

Le matériel utilisé se résume à un appareil photo numérique indispensable pour prendre des photos, l’ordinateur et les logiciels pour réaliser les cartes et les tableaux.

1.2. Méthodes

Elles sont focalisées sur la recherche documentaire et les enquêtes de terrain à travers les interviews et l’enquête par questionnaire auprès des populations.

1.2.1. La recherche documentaire

Elle a porté sur la recherche des ouvrages généraux et spécifiques trouvés dans les bibliothèques de la place comme la Grande bibliothèque de l’Université Marien NGOUABI, les bibliothèques du Parcours et de l’Ecole doctorale de géographie de la Faculté de lettres, des arts et des sciences humaines (FLASH) et sur Internet. Les analyses succinctes montrent la quintessence des lectures que nous avons faites. Le Manuel de géographie urbaine de Jean-Pierre PAULET (2012) évoque les problèmes des villes du Sud liées à la pauvreté, au manque d’infrastructures et d’équipements, l’anarchie de l’expansion urbaine et ses corollaires, etc. KOROGO Bertin (2012) relève que les ménages des zones périurbaines achètent l’eau chez le voisin à cause de leurs faibles revenus qui ne leur permettent pas d’acquérir un branchement raccordé au réseau public d’adduction d’eau.

1.2.2. Les enquêtes de terrain

Nous nous sommes entretenus avec des membres des comités de quartier et les responsables administratifs de la Préfecture et des Mairies d’arrondissements parce qu’ils sont plus proches des populations. L’enquête par questionnaire a été menée auprès des populations locales afin de connaître et de comprendre le « vivre ensemble » dans les quartiers, les lieux de travail, d’études et de sports. L’échantillon est aléatoire par le nombre retenu mais raisonné par rapport au choix des enquêtés : 30 vendeuses de rue en produits divers de micro-détail (chikwangue ou pain de manioc, les condiments, le charbon de bois, le pétrole, le fumbu ou koko (gnetum), l’huile, le pain, le foufou (farine de manioc) et 70 habitants de classes sociales diverses. Les enquêtes se sont déroulées à Bacongo, Poto-Poto, Moungali et Ouenzé où on trouve des quartiers centraux et péricentraux et où s’activent les pratiques socio-spatiales. Le traitement des données s’est fait à l’aide des différents logiciels : Word pour la saisie ; Excel pour confectionner les tableaux ; sphinx pour le dépouillement car c’est un logiciel souple dans sa manipulation générant une base de données fiables permettant de construire des tableaux et autres figures et Map Info, l’un des logiciels du SIG apte pour les cartes assez simplifiées, pour l’élaboration des cartes à l’instar de la carte présentant la zone d’étude.

A Brazzaville, les populations expriment leurs pratiques quotidiennes à travers plusieurs actes ou manières de faire, mais nous n’en retiendrons que trois, pour cette étude à savoir : les rapports sociaux entre les vendeuses installées le long des rues, routes bitumées ou non, dans les quartiers de la ville (c’est ce que nous appelons "marché de rue"), l’approvisionnement en eau chez le voisin et la cohabitation dans le quartier. Ces faits urbains épinglés se déroulent dans le quartier qui est un espace vécu avec une forte connotation d’appropriation. Cela relève de " l’habiter " qui, selon M. LUSSAULT cité par P. BAUD, S. BOURGEAT et C. BRAS (2013, p.381), c’est " « la spatialité typique des acteurs individuels », ce qui est au cœur de l’habiter, c’est donc, non seulement l’habitat- le logement- mais surtout la relation des individus avec les autres ". La création des mutuelles et des associations constitue également un axe majeur de notre travail. Notre étude a abouti aux résultats suivants.

2. Résultats

2.1. Les actes quotidiens à travers les services traduisant la solidarité et l’entraide

Ils sont pratiqués dans les marchés de rue et dans les lieux d’approvisionnement en eau chez le voisin, au forage et au puits.

2.1.1. Les marchés de rue

Les marchés de rue ne sont pas seulement des lieux d’échanges économiques, mais aussi des lieux où se tissent des liens sociaux entre vendeuses et acheteurs (photo 1).

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Dans les marchés de rue, la familiarité s’installe et les rapprochements se réalisent pour faire place à des liens d’amitié assez étroits qui consolident des liens non seulement économiques, mais aussi d’entraides entre les acheteurs et les vendeuses, puis entre les vendeuses elles-mêmes. Des actes de solidarité et de confiance se créent : ventes à crédit de produits alimentaires, des prêts mutuels entre vendeuses et acheteurs, et surtout des tontines entre les vendeuses qui permettent d’améliorer, d’après les enquêtées, leur niveau et mode de vie. La sociabilité de la vie quotidienne entre les acteurs spatiaux (vendeuses et voisins du voisinage) se renforce par l’utilisation gratuite de l’eau pour nettoyer les produits alimentaires, les toilettes ou lieu d’aisance, des entrepôts dans la cour pour garder le matériel de vente comme étals, bancs, chaises, parasols et autres, etc. Les marchés se situent habituellement devant les parcelles d’habitation. Le tableau 1 présente la répartition des acteurs selon leur avis sur la qualité de leurs relations dans le quartier.

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L’analyse du tableau montre que les acteurs spatiaux entretiennent des rapports sociaux assez parfaits. Il s’agit de 20 vendeuses et 50 acheteurs. La sociabilité est aussi de mise comme le reconnaissent 10 vendeuses et 20 acheteurs. Il n’y a pas de problèmes particuliers d’après tous les enquêtés. En effet, les vendeuses sont très solidaires et s’assistent les unes les autres, tant dans le bonheur que dans le malheur. Ce soutien mutuel se traduit aussi par des tontines journalières (500, 1.000, voire 2.000 francs) et mensuelles (10.000, 20.000, 30.000, voire 50.000 francs) qui consolident davantage ces groupes de femmes, car, pour participer à ces transactions financières, les rapports sociaux et spatiaux restent privilégiés (tableau 2).

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Le tableau 2 montre le lien fort qui existe entre les vendeuses : plus de la moitié (80%) d’entre elles, quel que soit le produit vendu, a bénéficié d’une solidarité multiforme : cotisations pour maladie, décès d’une vendeuse ou d’un membre de leurs familles, hospitalisation, retrait de deuil et assistance variée. Les vendeuses sont assez satisfaites des rapports cordiaux entretenus entre elles, "voisines" du quartier ou du petit marché de rue. Toutes les vendeuses enquêtées participent aux différentes ristournes ou tontines quotidiennes variées (500 à 1.000 francs), hebdomadaires (5.000 à 10.000 francs) et mensuelles (20.000 à 50.000 francs, voire 100.000 francs). Ce qui confirme R. HERIN (2013, p.196) : « Les rapports des urbains ont un profond ancrage avec les espaces géographiques. Ils sont inter-reliés car l’espace est témoin des structures sociales ».

2.1.2. L’approvisionnement en eau potable

Dans les quartiers, on retrouve des populations à faible pouvoir d’achat qui ne peuvent faire face au coût d’adduction d’eau potable (entre 75.000 à 150.000 francs, voire plus) dans leurs parcelles ou habitations. Le niveau de revenus de ces populations est faible, les problèmes et l’irrégularité de distribution d’eau par la Société nationale de distribution d’eau (actuellement la Congolaise des eaux) obligent certains habitants des quartiers enquêtés à s’approvisionner chez les voisins proches ou lointains. Les lieux d’approvisionnement sont chez le voisin pour une location mensuelle de 2.000 à 3.000 FCFA et au forage. Chez le voisin et au forage, le bidon de 25 litres coûte 50 francs, celui de 10 litres 25 francs, les seaux de 5 à 10 litres valent 25 francs. Ce fait urbain quotidien chez les voisins favorise des rapports sociaux étroits entre les propriétaires des lieux et ceux qui s’approvisionnent, mais aussi entre " clients " aux forages qui s’y rencontrent presque quotidiennement. La prise de l’eau ailleurs que chez soi est une activité courante, quotidienne à Brazzaville, pour laquelle l’on ne s’étonne plus : elle est devenue banale et familière des pratiques urbaines. Cette exception " d’ailleurs " pour un urbain des pays développés ou bien équipés est devenue une règle presque normale à Brazzaville, voire dans les villes congolaises. On reconnaît cette pratique à travers des bidons jaunes (photo 2).

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Les bidons jaunes sont des bidons d’huile vides qui sont des déchets solides plastiques difficiles à collecter et à gérer. Ils sont devenus, par bonheur, des récipients utiles pour la conservation de l’eau dans la quasi-totalité des familles urbaines, voire rurales au Congo. Tous les enquêtés témoignent de leurs rapprochements grâce aux rencontres régulières au point d’eau, à l’instar des pompes publiques pendant la colonisation (tableau 3). Ils se reconnaissent comme appartenant à un même territoire, le quartier, qu’ils ont approprié (P. Baud, S. Bourgeat et C. Bras 2013, p. 278).

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Le tableau 3 montre la disparité des lieux d’approvisionnement en fonction des zones géographiques ou des quartiers. Dans les quartiers centraux, 20 enquêtés sont connectés au réseau d’adduction d’eau potable ; 10 s’approvisionnent chez le voisin et 10 autres aux forages et aucun n’utilise l’eau de la rivière et/ou du puits, tandis que 3 enquêtés l’utilisent dans les quartiers péricentraux et 8 dans les quartiers périphériques où les infrastructures et équipements manquent ou sont insuffisants. Par contre, on constate que l’approvisionnement en eau du forage est très pratiqué comme le confirment 10 autres dans les quartiers centraux et 12 enquêtés tant dans les quartiers péricentraux que périphériques. On constate que 3 enquêtés des quartiers péricentraux et 8 des quartiers périphériques utilisent l’eau des rivières et/ou des puits au détriment de leur santé comme le soulignent A. Briand, C. Nauges et M. Travers (2009, p. 99). Dans ces deux types de quartiers, l’achat d’eau chez le voisin est aussi une pratique quand bien même 10 enquêtés possèdent un branchement d’eau dans leurs parcelles (lieux d’habitation) dans les quartiers péricentraux et 3 seulement dans les quartiers périphériques pour des raisons diverses et variées dont le faible pouvoir d’achat, le bas revenus, le coût élevé du branchement. Ces fréquentations liées à la recherche de l’eau favorisent des rapports sociaux dans les quartiers. Les enquêtés expliquent qu’ils entretiennent des rapports de bon voisinage, voire de fraternité. Ici, on constate également les liens entre rapports sociaux et rapports spatiaux ou géographiques. Les résultats des enquêtes révèlent qu’en cas de pénurie d’eau, les populations, ayant des branchements dans les habitations, s’approvisionnent aussi au forage, parfois à la rivière et au puits. Tous les enquêtés reconnaissent qu’habituellement la vaisselle, la lessive et le bain des enfants se font à la rivière dans une ambiance détendue de fraternité.

2.1.3. Les pratiques sociales

Les pratiques sociales sont plurielles et diverses. Nous avons ciblé les plus usuelles et pertinentes dans les pratiques sociales impactant l’espace et les rapports sociaux.

- Dans les quartiers, depuis les années 90, les populations ont compris la nécessité de participer à la réalisation de quelques équipements sans attendre, tout, des pouvoirs publics dans le cadre de l’urbanisation participative ou de la solidarité communautaire. En 2006, à Brazzaville, dans le cadre du projet de la Banque mondiale, PMRU2 (Projet de microréalisations en milieu urbain), les populations de Makélékélé avaient manifesté leur élan de solidarité (J. J. BAVOUX, 1995, p. 84) et leur lien d’appartenance à cet arrondissement en acceptant de cotiser (20% du budget) pour réaliser quelques projets utilitaires d’intérêt commun. C’était pour la construction d’une salle de classe et l’équipement en tables bancs de l’école Loango Marine, le renforcement du caniveau à l’Eglise Evangélique du Congo (EEC), la construction d’une passerelle à Météo-château d’eau à Makélékélé. Une activité similaire s’est aussi réalisée à Ouenzé : la construction des latrines et l’équipement en tables bancs du CEG Pierre NTSIETE. Ces activités galvanisent la solidarité (Fondation COGNACQ-JAY, 2016, p.12) et les liens sociaux de l’habiter (N. LEROUX, 2008, p.25). L’urbanisation participative ou la solidarité communautaire participative devient également la politique incitative du Maire de Brazzaville.

L’espace public est aussi une appropriation par ceux qui y travaillent. Depuis 2018, le leitmotiv des discours des gouvernants est construit sur le « vivre ensemble » dans les quartiers, mais aussi dans les administrations. Dans ce contexte, une circulaire du 1er Ministre est lancée en 2018, instituant une journée citoyenne pour une opération de salubrité publique dans les lieux publics et privés puis dans les administrations où les autorités et les travailleurs désherbent ensemble sans distinction, dans une ambiance de convivialité et de bonne entente, pourvu que cela dure et perdure ! (photos 3 et 4).

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- La solidarité dans les quartiers entre les populations se manifeste lors des décès car les chefs de blocs font le porte à porte pour collecter les cotisations afin d’aider les familles éprouvées. Au cours de nos enquêtes, 70% des personnes interrogées ont déploré le fait que cette solidarité ne se pratique que pendant les évènements malheureux. Les enquêtés estiment que ces cotisations sont mal gérées. Il aurait fallu élargir l’éventail des actes de solidarité au mariage et aux maladies.

- Les chefs de blocs font également le porte à porte pour inviter les populations à cotiser afin d’acheter un poteau électrique fauché lors des pluies diluviennes par exemple ou un câble électrique détruit ou volé. Dans un élan de solidarité, les populations réagissent positivement. Les enquêtés déplorent la lente réaction des agents de la Société nationale d’électricité actuellement nommée Energie Electrique du Congo (E²C).

- Une autre pratique sociale, très ancrée dans les us et coutumes des habitants de Brazzaville, concerne les mutuelles d’entraide et de solidarité, les associations sportives et celles des anciens élèves de certains établissements scolaires. Les mutuelles sont une forme d’ancrage depuis la colonisation. Elles avaient une connotation éthnique. Mais, aujourd’hui, elles sont de véritables milieux cosmopolites se basant sur le quartier, la ville où des liens divers et variés autres que l’origine ethnique demeurent le ciment des rapports socio-spatiaux. Nous pouvons énumérer les mutuelles Bana Poto-Poto, Bana Ouenzé, Bana Talangaï, Bana Bacongo, Femmes unies, Amis Brazzaville, Amis Bayardelle, Munisol, etc. Ce sont des espaces solidaires en tout temps, les acteurs se les approprient pour s’assister et s’entraider (Nos enquêtes, 2018). Ce qui explique bien la signification du « vivre ensemble » à Brazzaville et dans les villes congolaises. C’est ce que prône aujourd’hui l’ONU dans les pratiques sociales tant dans les pays développés que ceux en développement.

Les associations sportives, les Ewawa tant de hand-ball, de basket-ball et de football constituent des marqueurs sociaux à travers différentes équipes composées d’anciens joueurs. Les actes d’entraide et de solidarité qu’ils réalisent sont multiples : aides apportées lors des maladies ou des décès des sociétaires, organisation des matches ou tournois, soutien multiforme aux nouvelles générations des joueurs, etc. Tout ce qu’ils réalisent joue un rôle social fondamental basé sur les liens d’appartenance aux équipes dont ils étaient sociétaires et où ils ont cohabité pendant des années avec des coéquipiers. Les anciens joueurs ont passé une grande partie de leur jeunesse dans les différents stades à travers les divers évènements sportifs, tels que : les championnats des ligues, nationaux et internationaux. Le stade A.V.R (Avenir du rail, photo 5) à Ouenzé Mandzandza est une illustration parfaite de l’ancrage à l’espace vécu. Ce stade qui a été aménagé en partie par ces anciens sportifs devient un lieu de rencontre où ils s’entrainent. Ils jouent le samedi pour le hand-ball et le dimanche pour le basket-ball. C’est un exemple illustratif et patent du lien d’ancrage lié au rapport spatial.

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Les associations des anciens élèves des établissements scolaires publics et confessionnels dont les plus visibles sont les anciens élèves du lycée Champagnard de Makoua, du lycée Chaminade, du lycée Thomas SANKARA, les anciens élèves de Mbounda à travers les amis de Mbounda, les Mouyondziennes, les anciens séminaristes, sans oublier Bana Sainte Thérèse et les anciens enfants de troupes (A.E.T) de l’Ecole militaire préparatoire Général LECLERC qui date de la colonisation. Une place publique et une avenue leur sont dédiées (photos 6 et 7).

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Toutes les associations sont engagées dans des actions publiques d’intérêt commun, souvent dans leurs anciens établissements avec la remise de dons : tables-bancs, ordinateurs, ouvrages et divers matériel didactique. Ces pratiques sociales liées aux lieux ou espaces socialisés ou territoires appropriés prônent la solidarité sociale comme le souligne Fondation COGNACQ-GAY (2016, p. 12) : « La solidarité sociale, sous ce regard, est la manière dont les sociétés se sont organisées en profondeur autour d’institutions de solidarité ».

Le tableau 4 montre la répartition des enquêtés selon leur avis sur le « comment vivre en société ».

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L’analyse du tableau montre l’attachement des enquêtés pour l’harmonie avec le voisinage : 10 vendeuses et 15 ménages le soulignent. La solidarité à travers les mutuelles constitue le modus vivendi le plus pratiqué des habitants de Brazzaville, car la moitié des enquêtés le signale. Les associations représentent aussi le mode opératoire des populations qui ont gardé un attachement à un lieu (établissements scolaires, sportifs et autres). Le quart des ménages est très enclin à la vie associative. Les pratiques socio-spatiales sont nombreuses au Congo, en général, et à Brazzaville en particulier. Elles sont des marqueurs des liens entre l’espace et les populations qui habitent les différents quartiers, arrondissements et certains lieux-dits de Brazzaville et d’ailleurs (Mbounda à Dolisie, Mouyondzi, lycée de Makoua, Séminaire de Loango, etc.). Cette appropriation de l’espace socialisé du territoire qui entraîne et amplifie la territorialité à Brazzaville se fait aussi ailleurs. Plusieurs auteurs ont écrit sur les faits sociaux en relation avec des rapports socio-spatiaux dans le monde.

3. Discussion

Les pratiques socio-spatiales dans les villes constituent la sociabilité des espaces vécus comme le montre la géographie sociale à travers la définition de A. Fremont cité par R. Herin (2013, p.27), « la géographie sociale est la science de l’organisation spatiale des sociétés humaines. La géographie sociale part des constatations que ces faits sociaux ont de par leurs localisations et leurs manifestations des dimensions spatiales et que les faits géographiques comportent des aspects sociaux qui concourent à leur compréhension et à leur évolution ». L’organisation spatiale, pour cet auteur, a un impact certain et très fort dans les rapports sociaux des populations comme nous le constatons à Brazzaville à travers les pratiques sociales réalisées par toutes les personnes enquêtées. La ville, le quartier et ses rues sont des espaces socialisés, des territoires dont la territorialité se réalise grâce aux relations de tous ceux qui l’habitent et qui y ont vécu. Notre zone d’étude, Brazzaville, est une ville organisée en arrondissements et en quartiers qui sont des espaces socialisé et, appropriés. Dans ce contexte, C. Raffestin (1996, p.3) souligne que « la territorialité en tant que système de relations ouvre des perspectives de refondation de la géographie sociale … ».

En parlant de l’espace, support de toute vie humaine, l’auteur relève que l’espace est une condition indispensable à l’action humaine, mais la nécessité géographique est révélée par l’information, tous les codes sont mis à disposition de ceux qui agissent comme on l’a relevé à Brazzaville. J. B. Racine et C. Raffestin (1983, p. 4) montrent le processus de formation de diverses pratiques sociales en disant qu’ « on a compris la nécessité d’aller au-delà et de mesurer et mettre en relation les multiples dimensions de la structuration des pratiques socio-spatiales telles qu’elles s’inscrivent à la surface de la terre et telles qu’elles sont perçues et vécues par les populations concernées ». C. Raffestin (1987, p. 4) définit l’impact de la territorialité sur les rapports socio-spatiaux en reconnaissant que « la territorialité humaine, en tant qu’analyse des systèmes en relation devient de la géographie humaine, un véritable paradigme qui peut permettre de trouver une interface entre sciences et quotidienneté, entre pratique et connaissance ». Pour C. Raffestin (1987), « la territorialité apparaît comme une interaction entre deux systèmes, l’un spatial et l’autre informationnel » (C. Raffestin, 1987, p.7). Ces auteurs montrent que le lien existant entre espace et société formalise les rapports socio-spatiaux. C’est ce que nous avons montré à Brazzaville à travers les mutuelles et les associations.

Les relations mutuelles entre individus, habitants d’un quartier, d’une ville fondent des rapports sociaux. C’est ce qui pousse G. Dime’o (2000, p. 193) à dire que « ce qui compte pour l’individu, ce sont les relations tissées entre ces lieux, le sens qu’ils prennent à ses yeux les uns par rapport aux autres ». Il renchérit que « la géographie sociale traite donc conjointement de l’espace et de la société (…) qu’elle prend en compte les phénomènes résultant de l’interaction constante et fusionnelle des rapports sociaux et spatiaux, tous de nature sociale ». On le constate à Brazzaville et ailleurs au Congo où les mutuelles sont l’expression de solidarité et d’entraide. L’appropriation est liée au lieu, à l’habiter comme le dit N. Leroux (2008, p.3), « le fait et la façon d’habiter se déclinent alors selon les différents parcours et degrés d’intimité selon différentes enveloppes. C’est pourquoi, pour l’auteur, " l’espace public (la rue, le quartier, la ville) peut se confondre à l’espace privé et habiter un lieu signifie s’approprier ce lieu. L’appropriation permet la maîtrise de l’espace, autant privé que public et pose le statut de l’occupant ». N. Leroux (2008, p. 25) précise qu’ "habiter, c’est donc exister socialement, juridiquement et administrativement ". C’est pourquoi, dans cette appropriation du territoire, de l’espace vécu qu’est la ville, le quartier, les mutuelles portent les noms des arrondissements et des quartiers à Brazzaville (Bana Poto-poto par exemple). A. S. Bailly (2013, p. 104) trouve que « la théorie sociale que développent les géographes montre comment les sociétés se structurent à travers le jeu des institutions dont elles se dotent et comment elles assurent leur fonctionnement ». Il renforce son analyse à la page 105 sur les pratiques sociales dans un milieu en certifiant que « c’est cette articulation de relations institutionnalisées diverses qui définit l’architecture sociale des groupes, leur donne des structures stables et leur permet de fonctionner … ».

Les mutuelles et les associations sont enregistrées au Ministère de l’intérieur et fonctionnent de façon régulière. Ainsi, Y. Fijalkow (2018, p.11) perçoit « le quartier soit comme « une portion de ville », soit comme « espace de proximité », soit comme « un milieu de vie », soit comme un « cadre d’action ». L’auteur sous-entend que « l’espace de la rue peut être un cadre facilitant les interactions multiethniques et les recompositions sociales liées à la gentrification des quartiers populaires (…). Le quartier apparaît comme le reflet d’un monde de réseaux transnationaux ». Le quartier est un véritable microcosme comme nous l’avons souligné dans notre étude, un territoire approprié. J. J. Bavoux (1998, p.95) considère que « c’est aussi le lieu que ses habitants connaissent, où ils ont leurs repères, leurs représentations (…). C’est le lieu où ils ont leurs amis, parfois leurs parents, où ils sont identifiés, où ils se sentent chez eux ». Nous l’avons évoqué tout au long des résultats de l’étude que le vécu des populations d’un lieu leur permet de s’identifier et de s’organiser. Ici, l’auteur trouve que le quartier, la ville ou l’habiter, « c’est leur espace vécu, leur « ici », qu’ils distinguent de « l’ailleurs ». Le territoire représente donc un lieu auquel on a conscience d’appartenir, un lieu d’identification ». R. Herin (2013, p.170), quant à lui, trouve que « les rapports sociaux comportent dans l’ordre de la société des dimensions similaires à celles des rapports géographiques dans l’ordre de l’espace ». On trouve ici toutes les considérations des populations de Brazzaville. Ceci parce que « la fonction d’habiter s’accompagne de rapports sociaux variés (relations de voisinage, vie de quartier, ségrégations spatiales, etc.) ». P. Baud, S. BourgeatT et C. Bras (2013, p.273) relèvent également l’impact de l’espace dans la vie sociale en déterminant « l’espace comme dimension de toute vie sociale. C’est un territoire, car il est aménagé, structuré, organisé de façon consciente ou non par les sociétés qui se le sont appropriés ». Ces auteurs poussent leur analyse en montrant que les populations s’approprient un territoire à travers lequel elles s’identifient. Cet espace occupé par un groupe, ils le qualifient d’ « espace socialisé, approprié par des acteurs.

On nomme acteurs spatiaux tous ceux qui interviennent sur un territoire, le pratiquent et en ont une représentation ». P. Teisserenc (2010, p.11) reconnaît que, dans un territoire, il y a plusieurs acteurs et initiateurs de pratiques sociales tant sur le développement économique, mais surtout sur « l’économie sociale solidaire permettant une conception du développement social et solidaire ». Pour notre étude, l’économie solidaire s’exprime à travers les ristournes ou tontines pratiquées par les vendeuses des marchés de rue de Brazzaville. En analysant les différentes conceptions de ces auteurs, nous retenons l’impact des rapports spatiaux ou géographiques sur la solidarité sociale observée dans divers lieux habités. C’est ici le lieu de faire remarquer la manifestation de la solidarité sociale (Fondation Cognacq-Gay, 2018, p.10) liée aux faibles revenus de certains ménages vivant dans les quartiers périurbains et périphériques et ne pouvant pas bénéficier des réseaux d’approvisionnement en eau potable. L’eau leur est donnée parfois gratuitement soit chez le voisin, soit redistribuée à partir des bornes-fontaines installées par les pouvoirs publics. C’est ce que rapportent A. Bahkore, A. Diallo Et R. Morin (2007, p.8) à Conakry en mentionnant que « les ménages à faibles revenus utilisent la redistribution dans une proportion de 4% pour s’approvisionner en eau de boisson (…). Ce service de redistribution était rendu gratuitement pour la plupart chez le voisin ».

La solidarité dans les pratiques des urbains à Brazzaville s’exprime aussi à Ouagadougou comme le montre B. Korogo (2012, p.72) : « … de nombreux ménages achètent l’eau chez le voisin ou s’associent autour d’un même robinet ». Nous savons que, dans la sociabilité africaine, on ne peut se retrouver dans une pratique sociétale sans tisser des liens. Ces pratiques sociales sont aussi actées à Dakar, elles sont révélées par A. Briand, C. Nauges et M. Travers (2009, p. 272) qui ont constaté que « l’approvisionnement en eau est aussi difficile dans certains quartiers et les populations organisent des solidarités et des regroupements chez le voisin qui détient soit un puits, soit un branchement d’eau potable ». Ils évoquent la part des sources alternatives telles que " les puits seyaan et la revente de voisinage (l’eau achetée chez le voisin qui possède un branchement privé) demeure en 2005 relativement important … ". M. Tsamo (2008, p.85) aussi rend compte des retrouvailles des populations autour des bornes-fontaines et des branchements privés chez le voisin pour payer l’eau. Il identifie « les ménages qui ne sont pas raccordés au réseau et ont recours aux bornes-fontaines payantes ou ils achètent l’eau chez le voisin à raison de 10 FCFA par récipient de 10 litres ».

Nous constatons que ce sont des pratiques similaires tant à Brazzaville qu’à Dakar et à Ouagadougou. Ces pratiques sociales sont évoquées pour montrer que la sociabilité dans les lieux fréquentés et habités traduit des liens sociaux, comme c’est le cas à Brazzaville. Tout au long de la discussion, les pratiques sociales dans un espace ou un territoire qui peut être un quartier, un arrondissement, une ville, permettent de comprendre que la géographie sociale est la géographie des faits sociaux en combinaison avec les rapports ou faits géographiques à Brazzaville et ailleurs.

Conclusion

Les habitants d’un espace aménagé, en l’occurrence la ville, construisent des liens étroits à partir de leurs pratiques quotidiennes qui permettent d’acquérir des réflexes, de poser des actes positifs structurant les relations sociales qui sont souvent fragiles dans les villes que dans les campagnes. C’est pourquoi, pour consolider ces liens, les populations de Brazzaville mettent en place des mutuelles, des associations qui sont des marqueurs sociaux rapprochant davantage les sociétaires. Le vivre ensemble à travers les rencontres quotidiennes autour des lieux économiques comme les marchés de rue dans les quartiers, chez le voisin autour de l’eau, les mutuelles et les associations formalisent les rapports sociaux corrélés aux rapports spatiaux ou géographiques à Brazzaville. C’est pourquoi, les représentants des pouvoirs publics, les chefs de quartiers et de blocs se joignent aux pratiques sociales en encadrant certaines actions des populations dans le cadre de la mixité sociale ou la grande proximité comme le recommandent les pratiques de la décentralisation. La ville est alors un espace transactionnel très actif quand bien même on retrouve aussi des pratiques sociales délictueuses. C’est un lieu d’ancrage des hommes vivant en société avec de grands élans de partage, de solidarité et du vivre ensemble tels qu’observés pendant les journées de la citoyenneté baptisée opération de salubrité, mais aussi à travers les associations et les mutuelles à Brazzaville.

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Auteur

1Université Marien Ngouabi, Faculté des Lettres, des Arts et des Sciences Humaines, clemenceditengo7@gmail.com

 

Catégorie de publications

Date de parution
31 déc 2019