BOHOUSSOU N’Guessan Séraphin

Dynamique urbaine et problématique des équipements sanitaires dans la ville de Gagnoa (Côte d’Ivoire)

Introduction 

Après soixante années d’existence, l’urbanisation de la Côte d’Ivoire est passée d’un faible niveau à une position explosive et remarquable (B. C. ZANOU et D. YEO, 2001, p.10). En effet, de 2,1% en 1921, puis 12,5% en 1955, le taux d’urbanisation de la Côte d’Ivoire atteint 42,5% en 1998, Ce taux d’urbanisation est estimé à 49,7% en 2014 (INS, 2014). Dans le même temps, la population urbaine est passée progressivement de 2 146 293 habitants en 1975 (RGP, 1975) à 4 220 000 habitants en 1988 et à 8 383 000 habitants en 1998 (INS, 1988 et 1998) (J.L. BOUTILLIER, 1971, p.3 et B. C. ZANOU, 2010, p.2). En 2014, la population urbaine est estimée à 11 408 413 habitants soit 50,3% de la population totale (INS, 2014). Aussi, le taux de croissance urbaine qui tourne actuellement autour de 2,55% était   de 5% par an avant l’indépendance, de 32% en 1975, de 39% en 1988 et de 42,5% en 1998. Le taux de croissance des villes de l’intérieur pendant cette période était de l’ordre de 7,5% par an et à 10,5% pour la seule ville d’Abidjan.  (INS, 2014 et S.N. BOHOUSSOU, 2014, p.40).

Transfert de compétences de l’Etat aux collectivités territoriales en Côte d’Ivoire : quand l’Etat reprend ce qu’il a donné

Introduction

Héritée de la puissance coloniale, la politique de décentralisation en Côte d’Ivoire a timidement démarré avec la mise en place des communes en 1980. En s’appuyant sur la Direction Générale de la Décentralisation et du Développement Local (DGDDL), M. SOUMAHORO (2015, p. 55) la définit comme « un système de gestion dans lequel des pouvoirs propres sont conférés à une entité distincte de l’administration centrale. Les collectivités territoriales sont dotées de la personnalité morale, de l’autonomie financière et de compétences qu’elles gèrent librement sur le territoire qu’elles administrent ».