Espaces, Sociétés, Territoires

Approvisionnement en viande des espaces de vente de porc au four de la ville de Bouaké et production porcine locale

Introduction

L’alimentation des populations urbaines demeure une question cruciale et d’actualité dans un monde de plus en plus urbain. En effet, la population urbaine est passée de 30 % des habitants de la planète au milieu du XXème siècle à la moitié de la population mondiale en 2007 (J-P. PAULET, 2017, p. 3) à 57% d’urbains en 2021 (BANQUE MONDIALE, 2021). Sous l’insigne de la durabilité urbaine définie comme « une démarche et un processus qui engagent tous les représentants de la société, des décideurs à la population, et qui impliquent fondamentalement la négociation entre différents acteurs sociaux comme base d’un projet urbain » (F. LIEBERHERR-GARDIOL, 2007, p. 376), l’on assiste au retour en milieu urbain des productions alimentaires végétales et animales dans les pays du Nord (A. BAYSSE-LAINE, 2017) et à la pérennisation de ces productions dans et autour des villes des pays du Sud (K. KONAN, 2017 ; O. ROBINEAU, 2018) dans un « mouvement d’institutionnalisation et de massification du consommer local » qui prend de l’ampleur (D. CONARE et N. BRICAS, 2021, p. 228 ; A. BOUREIMA, 2020, p. 3).

Dynamique urbaine et problématique des équipements sanitaires dans la ville de Gagnoa (Côte d’Ivoire)

Introduction 

Après soixante années d’existence, l’urbanisation de la Côte d’Ivoire est passée d’un faible niveau à une position explosive et remarquable (B. C. ZANOU et D. YEO, 2001, p.10). En effet, de 2,1% en 1921, puis 12,5% en 1955, le taux d’urbanisation de la Côte d’Ivoire atteint 42,5% en 1998, Ce taux d’urbanisation est estimé à 49,7% en 2014 (INS, 2014). Dans le même temps, la population urbaine est passée progressivement de 2 146 293 habitants en 1975 (RGP, 1975) à 4 220 000 habitants en 1988 et à 8 383 000 habitants en 1998 (INS, 1988 et 1998) (J.L. BOUTILLIER, 1971, p.3 et B. C. ZANOU, 2010, p.2). En 2014, la population urbaine est estimée à 11 408 413 habitants soit 50,3% de la population totale (INS, 2014). Aussi, le taux de croissance urbaine qui tourne actuellement autour de 2,55% était   de 5% par an avant l’indépendance, de 32% en 1975, de 39% en 1988 et de 42,5% en 1998. Le taux de croissance des villes de l’intérieur pendant cette période était de l’ordre de 7,5% par an et à 10,5% pour la seule ville d’Abidjan.  (INS, 2014 et S.N. BOHOUSSOU, 2014, p.40).

Analyse de la cohabitation entre éleveurs et agriculteurs dans une société à tradition « non-éleveur » : exemple du Département d’Attiégouakro (District de Yamoussoukro, Côte d’Ivoire)

Introduction

La gestion des ressources naturelles constitue un des défis les plus importants auxquels sont confrontés les pays en voie de développement (J. J.Y. KOFFI, 2013, p.101 et B.K. KOUASSI, 2019, p. 297). Cette gestion est encore plus problématique quand il s’agit de la cohabitation entre éleveurs et agriculteurs. De 1969 à 1974, les pays sahéliens ont connu une grande sécheresse qui a provoqué un afflux massif d’éleveurs peulhs vers la Côte d’Ivoire à la recherche d’eau et de pâturage MINARA (1999, p. 21) et (M. N. K. YOMAN, 2016, p. 209). Cette transhumance n’est pas sans conséquence sur les régions d’accueils surtout à tradition non éleveur. La Côte d’Ivoire n’échappe pas à cette réalité régionale. En effet, elle a connu au cours de ces dernières décennies une forte variabilité annuelle et spatiale de la pluviosité. Cette variabilité climatique s’inscrit dans le phénomène général de la sécheresse observée depuis 1970 en Afrique de l’Ouest (M. OUEDRAOGO, 2001, p. 111). C’est le cas du département d’Attiegouakro où l’avènement des éleveurs va faire naitre une pluralité d’utilisateurs des ressources pastorales.

Plantes médicinales et prise en charge communautaire de la gale chez les populations de Yopougon

Introduction

La gale ou scabiose (de galla, « galle », ou de scabies, « gale ») est une maladie infectieuse de la peau causée par un parasite de type acarien microscopique, le sarcopte (Sarcoptes scabiei). Selon le sous-type de ce parasite, on distingue la gale humaine, spécifique de l'Homme, et les gales spécifiques d'autres mammifères. La gale humaine, objet de notre étude, est l’une des affections dermatologiques les plus fréquentes, représentant une part importante des maladies de peau dans les pays en développement. L’infestation par la gale peut se compliquer d’une infection bactérienne, provoquant des lésions cutanées qui, à leur tour, peuvent entraîner des conséquences plus graves telles qu’une septicémie (présence de bactérie dans le sang), une cardiopathie ou une insuffisance rénale chronique.

La gale existe dans le monde entier et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2022) estime à plus de 200 millions le nombre de personnes touchées par cette maladie. Toutefois, ce sont les groupes les plus vulnérables, les jeunes enfants et les personnes âgées des communautés défavorisées- qui sont particulièrement exposés à la gale et aux complications secondaires de l’infestation. Dans les régions défavorisées, jusqu’à 10 % des enfants sont atteints de cette affection (OMS, op cit).

Etude socio-démographique des conducteurs de taxi-moto dans la ville de Korhogo

Introduction

Au nord de la Côte d’Ivoire, les taxis-motos sont devenus le moyen de transport quotidien des populations. Cette activité s’est développée au lendemain de la crise de 2002 qui avait provoqué une augmentation du coût du carburant dans la partie Nord du pays occupée par les forces rebelles appelées « Forces Nouvelles » et un déficit de moyen de transport. Durant cette crise, les routes étaient également dégradées par manque d’entretien. Toutes ces situations ont favorisé la colonisation de la ville par les taxis-motos devenus plus pratiques et adaptés aux mauvaises conditions routières. Ainsi, le système de transport urbain dominé par les taxis communaux s’est vu fragiliser et renforcer par l’avènement des taxis-motos (I. P. TRAORE, 2015, p.1). Selon M. R. DINDJI et al. (2017 p.198), les taxis-motos ne sont pas la résultante de la crise de 2002 mais plutôt émanent de ses conséquences. Pour ces auteurs, la baisse des activités et offres d’emplois sont les premiers ingrédients de l’émergence des taxis-motos à Korhogo à l’image de toutes les zones occupées par les « Forces Nouvelles ».

Etat et tendances démographiques dans les régions du Togo

Introduction

Le Togo est un pays côtier de l’Afrique de l’ouest, encastré en bande étroite de 56 600 Km² ; entre le Burkina Faso au Nord, l’Océan Atlantique au Sud, le Bénin à l’Est et le Ghana à l’Ouest (Ministère du Plan, 1986, pp. 143-191). Au dernier recensement général de la population et de l’habitat qui a eu lieu en 2010 (DGSCN, 2012), sa population se chiffrait à 6 191 155 hbts, avec un taux de croissance moyen annuel de 2,8% l’an. Le pays compte cinq régions économiques que sont : la Région Maritime, la Région des Plateaux, la Région Centrale, la Région de la Kara et celle des Savanes. Ces régions présentent des caractères très différents de taille, de tendances démographiques et économiques. La population est inégalement répartie entre régions, en raison de leurs inégalités socio-spatiales. En effet, « les discriminations au plan physique et au niveau des aménagements socio-économiques ont de sérieuses répercussions sur l’occupation de l’espace » (K. TCHALLA, 2021, p. 226). La Région Maritime se distingue par une macrocéphalie démographique, avec 2 599 955 hbts (soit 42% de la population du pays), résultante de la combinaison d’un fort solde migratoire et d’un mouvement naturel soutenu, grâce à la capitale Lomé qu’elle abrite. Elle présente, avec la Région des Savanes, les taux de croissance les plus élevés de plus de 3% l’an, contre des taux variant entre 2 et 2,7% dans les autres régions. L’émigration (interne et externe) des jeunes y est partout importante.

Essor de la culture de l’anacarde dans la sous-préfecture de Dania (centre-ouest de la Côte d’Ivoire)

Introduction

L’agriculture est la principale activité de près de 45% de la population active mondiale. Dans le monde, environ 2,6 milliards de personnes vivent de l’agriculture (BIMAGRI, 2006, p.1).

Dans la majeure partie de l’Afrique, l’agriculture est un instrument puissant qui permet de favoriser la croissance, de surmonter la pauvreté et de renforcer la sécurité alimentaire (Banque Mondiale, 2008 p.13). Ce secteur représente le tiers du PIB du continent (BAD et FIDA, 2010, p.4). Ainsi, la majorité de la population africaine dépend du secteur agricole pour leurs emplois, entreprises et consommation alimentaire (BAD, 2016, p.11). En Afrique subsaharienne, le secteur agricole joue un rôle central dans l’emploi. Elle est également la principale source de revenus de 10% à 15% des ménages urbains (OCDE et FAO, 2016, p.69).

La problématique du changement climatique à la lumière du pari pascalien

Introduction

Depuis le Sommet de la Terre au Brésil en 1992, la question du changement climatique et les graves risques qu'elle présente à la vie sur terre ont poussé les gouvernements à travers le monde, à des degrés divers, à trouver les moyens de lutter contre la menace. Les politiques ont été nouées, les institutions ont été établies et les programmes ont été conçus à cet égard. Pourtant, une observation superficielle de la scène internationale montre que, par rapport à l'énormité et la gravité de l’enjeu, les progrès réalisés par les gouvernements ont été peu nombreux et espacés, et généralement limités et décevant. Les émetteurs historiques n'ont pas réussi à tenir les engagements pris et les promesses de financement dans le cadre de responsabilités communes n’ont pas été à la mesure des espoirs.

Les pays en développement en général et les pays africains en particulier, confrontés aux plus grands risques, ont engagé les plus grands pollueurs dans les négociations internationales.  Mais, les progrès ont été désespérément lents.  La gouvernance internationale sur le climat a donné, somme toute, lieu à des actions éparses. Paradoxalement, les réactions climato-sceptiques laissent croire que la situation n’est pas aussi alarmante qu’on le croit, et qu’elle est même exagérée à dessein. La sortie des Etats-Unis d’Amérique de la COP 21 du 12 décembre 2015, achève de convaincre les plus sceptiques.