Analyse de la cohabitation entre éleveurs et agriculteurs dans une société à tradition « non-éleveur » : exemple du Département d’Attiégouakro (District de Yamoussoukro, Côte d’Ivoire)
Introduction
La gestion des ressources naturelles constitue un des défis les plus importants auxquels sont confrontés les pays en voie de développement (J. J.Y. KOFFI, 2013, p.101 et B.K. KOUASSI, 2019, p. 297). Cette gestion est encore plus problématique quand il s’agit de la cohabitation entre éleveurs et agriculteurs. De 1969 à 1974, les pays sahéliens ont connu une grande sécheresse qui a provoqué un afflux massif d’éleveurs peulhs vers la Côte d’Ivoire à la recherche d’eau et de pâturage MINARA (1999, p. 21) et (M. N. K. YOMAN, 2016, p. 209). Cette transhumance n’est pas sans conséquence sur les régions d’accueils surtout à tradition non éleveur. La Côte d’Ivoire n’échappe pas à cette réalité régionale. En effet, elle a connu au cours de ces dernières décennies une forte variabilité annuelle et spatiale de la pluviosité. Cette variabilité climatique s’inscrit dans le phénomène général de la sécheresse observée depuis 1970 en Afrique de l’Ouest (M. OUEDRAOGO, 2001, p. 111). C’est le cas du département d’Attiegouakro où l’avènement des éleveurs va faire naitre une pluralité d’utilisateurs des ressources pastorales.