Avec une population composée à 55% de ruraux (Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, 2013), le Sénégal dépend fortement du secteur agricole. Ce dernier est saisonnier et pluvial dans plusieurs départements tels que celui de Foundiougne, situé au Centre-Ouest du pays. Dans ce département, toute perturbation des paramètres météorologiques occasionne une situation d’incertitudes sur le secteur agricole. Ce travail se propose d’analyser les dynamiques des paramètres climatiques dans le département de Foundiougne et ses répercussions sur les productions agricoles des deux principales spéculations (arachide et mil). Pour y parvenir, plusieurs techniques de recueil d’informations ont été utilisées. Ce sont entre autres, la recherche documentaire, une enquête par questionnaire auprès de 76 agriculteurs, des entretiens et des observations sur le terrain. Les logiciels Arc Gis 10.5 et Excel ont été utilisés pour les traitements cartographiques et statistiques. Il ressort des informations recueillies que de 1991 à 2010, le département a connu un climat semi-aride d’après le résultat obtenu à travers l’Indice DE MARTONE. Durant cette période, les productions agricoles (arachide et mil) ont connu des évolutions en dents de scie émanant le plus souvent du caractère imprévisible et brusque des évènements climatiques. Cette situation expose les paysans au risque de mauvaises récoltes et augmente leur dépendance alimentaire vis-à-vis des autres départements du pays ou même de l’extérieur.
With a population of 55% rural (National Agency for Statistics and Demography, 2013), Senegal depends heavily on the agricultural sector. The latter is seasonal and pluvial in several departments such as that of Foundiougne, located in the center-west of the country. In this department, any disturbance of meteorological parameters creates a situation of uncertainty in the agricultural sector. This work aims to analyze the dynamics of climatic parameters in the department of Foundiougne and its repercussions on the agricultural productions of the two main crops (groundnuts and millet). To achieve this, several information gathering techniques were used. These include, among others, documentary research, a questionnaire survey of 76 farmers, interviews and observations in the field. Arc Gis 10.5 and Excel software were used for cartographic and statistical processing. According to the information gathered, from 1991 to 2010, the department experienced a semi-arid climate, according to the result obtained through the DE MARTONE Index. During this period, agricultural production (groundnuts and millet) experienced saw-tooth changes, most often due to the unpredictable and sudden nature of climatic events. This situation exposes farmers to the risk of poor harvests and increases their food dependence on other departments of the country or even outside.
Introduction
En Afrique de l’Ouest, la problématique du changement climatique représente une contrainte majeure au développement de la région où l’agriculture est la principale pourvoyeuse d’emplois. Depuis 1968, le climat se manifeste par une recrudescence d’évènements extrêmes comme les sécheresses, les inondations et une forte variabilité de la longueur des saisons pluvieuses. Cette situation est à l’origine de la vulnérabilité de nos économies face aux changements climatiques. Les économies ouest africaines s’appuient essentiellement sur les activités du secteur primaire (agriculture, pêche et élevage). Ces activités sont sensibles aux variabilités climatiques. Aujourd’hui, on observe au Sénégal une irrégularité interannuelle et intra saisonnière des pluies. Cela augmente le risque de vulnérabilité, de pauvreté des populations et la dépendance du pays vis-à-vis de l’extérieur pour combler le déficit alimentaire. Avec une population composée à 55% de ruraux (ANSD, 2013), le Sénégal dépend fortement du secteur agricole. Cette situation est particulièrement vraie dans des régions comme Matam, Sédhiou et Fatick où 8 ménages sur 10 s’adonnent surtout à l’agriculture pluviale. Cet article a pour objectif d’analyser le rapport entre les paramètres météorologiques et les productions agricoles (arachide et mil). L’atteinte de cet objectif permettra de montrer le risque de dépendance alimentaire du département de Foundiougne de 1970 à 2014. (Figure 1).
1. Méthodologie
La méthode de travail utilisée repose sur une recherche documentaire accompagnée d’une enquête de terrain menée entre 2014 et 2018, de discussions avec les paysans, les agents de l’Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR) présents dans chaque commune et d’observations directes sur le terrain. La recherche documentaire s’est faite essentiellement sur internet et la consultation des registres de l’Agence Régionale de Développement (ARD) de Fatick et la Direction Départementale du Développement Rural (DDDR). Les informations recherchées portaient généralement sur les surfaces cultivées en arachide et en mil de 1986 à 2014 de même que les productions enregistrées durant cette période. Nous avons aussi utilisé les données météorologiques (pluviométrie) de la région de 1991 à 2010. Pour analyser la variabilité des paramètres climatiques, l’Indice De MARTONNE (IDM) a été utilisé. L’indice d’aridité de DE MARTONNE dont la formule s’écrit comme suit : I = P / (T+10), permet de caractériser le pouvoir absorbant et évaporant de l’air à partir de la température. Dans le cas de notre étude, nous avons travaillé sur les deux décennies (1991 à 2010).
L’enquête a été menée auprès de 76 personnes. Le choix des villages enquêtés est fait selon l’accessibilité et l’importance des activités agricoles. Pour le choix des personnes enquêtées, nous avons utilisé la méthode d’échantillonnage aléatoire simple. Le tableau 1 donne la répartition de l’échantillon. Le choix des acteurs interrogés est fait de manière aléatoire. Le questionnaire de l’enquête est réalisé de façon à pouvoir collecter des données, entre autres, sur les pratiques culturales et les transactions foncières.
Le traitement des données collectées à travers le questionnaire s’est fait avec le logiciel Excel.
2. Résultats et discussions
2.1. Etude de la variabilité des paramètres météorologiques
Les forces naturelles, par l’intermédiaire des contraintes périodiques induites par des phénomènes climatiques (baisse de la pluviosité, forte insolation, température élevée, etc.) agissent sur la dynamique des milieux biophysiques.
2.1.1. L’aridité du climat du département de Foundiougne
Les irrégularités notées au niveau des précipitations, l’augmentation des températures, la forte évaporation, etc. constituent les principaux facteurs naturels susceptibles d’engendrer des modifications des paysages naturels. Pour la période de référence, la moyenne des précipitations est de 469mm et celle des températures est de 28.6°C. En conclusion, IDM = 469,00 / (28.6+10) ; IDM = 12,15. Donc durant cette période, le département a eu un climat semi-aride. Le tableau 2, montrant les moyennes décennales, atteste ces résultats.
L’Indice DE MARTONNE de la station de Fatick nous permet de retenir que pendant toutes les deux décennies (1991-2010), Fatick a eu un climat semi-aride. Même si on note une légère augmentation de la moyenne pluviométrique au cours de la décennie 2001-2010 de 50 mm par rapport à celle de 1991-2000.
2.2. Dynamiques des productions agricoles dans le département de Foundiougne
2.2.1. Evolution des pratiques culturales
L’agriculture est essentiellement pluviale et saisonnière dans le département. Elle est marquée par une forte fluctuation des productions durant les dernières années. Dans le département les sociétés anciennes pratiquaient la jachère du fait de la disponibilité des terres. Mais, la forte pression démographique combinée à la salinisation des terres ont accentué l’insuffisance des terres arables. Ce besoin croissant de terres a coïncidé avec la variabilité du facteur pluie, un élément très déterminant dans l’état des productions agricoles annuelles. Devant cette situation d’incertitudes pluviométriques et d’insuffisance de terres arables, les populations ont tendance à s’adapter par un changement de méthodes d’utilisation du sol. Ainsi, avec l’étroitesse du milieu entouré de forêts classées, la jachère a disparu et la rotation triennale des cultures est de moins en moins pratiquée. Cette nouvelle donne a favorisé l’adoption d’une nouvelle pratique qu’est la location des terres. Selon un habitant de Ndorong Sérère, « la location d’un ha varie de 25000 FCFA à 30000 FCFA par campagne ». Cette pratique de location des terres est aussi présente en Guinée Bissau comme le montre P. MENDY (1991, p. 202). Il explique que :
La location est le mode d’acquisition le plus courant. Pour les unités de production dont les familles ne possèdent pas de rizières, il existe la possibilité de louer des parcelles. Il peut s’agir d’une ou de plusieurs parcelles selon la taille de celles-ci. Cette rizière sera exploitée pendant une durée de 6 ans contre le paiement d’une somme de 50 000 Francs CFA, soit 1 000 Francs Français. Une parcelle pourrait être louée en échange d’une vache, mais rarement les agriculteurs sacrifient une bête dans un échange de la sorte.
Cette nouvelle donne a fortement changé l’occupation des terroirs. Elle expose l’espace à l’érosion éolienne parce que l’arachide ne restitue rien au sol, d’où son appellation « culture minière ».
2.2.2. Suivi de la culture arachidière dans le département de Foundiougne
Dans cette zone, les types de sols sont adaptés par excellence à la culture de l’arachide qui reste la principale culture de rente. Cette espèce est prisée pour des raisons multiples. En effet l’arachide procure aux paysans des graines (pour la production de la semence, pour la commercialisation et pour la consommation après transformation en huile et en pâtes, entre autres). Pour cela, elle a un intérêt socio- économique dans le bassin arachidier. Les productions varient d’une année à une autre. Cette variation est tributaire de plusieurs facteurs qui peuvent être connus ou méconnus, maitrisés ou non maitrisés par les paysans. Ces dernières années, une amélioration de la pluviométrie est enregistrée mais sa répartition temporelle n’est pas favorable à l’augmentation des productions. Les pluies sont fortes et tombent de manière irrégulière. Cela se manifeste par des ruptures fréquentes en pleine saison de pluies. Ces interruptions arrivent au moment de la fécondation et impactent négativement les productions. Le sol trop sec empêche ou ralentit la pénétration des gousses sur le sol; ceci réduit considérablement la production.
2007 est l’année qui a connu la pluviométrie et la production arachidière la plus faible de la série (figure 2). Par contre, en 2010, l’on a connu la production la plus importante même si elle n’a pas enregistré la plus importante pluviométrie.
2012, étant l’année la plus pluvieuse, elle n’a pas par contre enregistré la meilleure production. Cela témoigne que la pluviométrie n’est pas le seul facteur qui garantit une bonne production arachidière. Ces pluies sont le plus souvent désordonnées car elles tombent irrégulièrement. Ce phénomène est observé dans la zone durant la série de notre étude. Un paysan affirme à Ndorong Sérère que : « Pour le seul mois d’août après une rupture de vingt jours, le département a été arrosée par une averse de 90 mm. Cette forte pluie a eu beaucoup de conséquences désastreuses sur le développement de l’arachide et sur sa production annuelle. La majeure partie des champs était inondée. Et cela a eu comme conséquence le pourrissement des plantes d’arachide après une longue période de submersion ».
L’hivernage de 2013 a été certes pluvieux (765mm). Cette pluviométrie n’a pas eu trop d’impacts positifs sur la production arachidière du département de Foundiougne. Selon les acteurs interrogés au niveau des villages comme Ndorong Sérère, Ndiandiaye Sérère et Bouly, les récoltes avaient enregistré une baisse significative. Dans le village de Ndorong Sérère, un paysan interrogé affirme que : « la production annuelle de mon champ d’arachide atteignait 1710 kg mais en 2013, j’ai récolté que 810 kg soit une baisse de 50% ».
Outre la vie des hommes, les animaux ont aussi subi les incidences négatives de cet excédant pluviométrique. Les fanés d’arachide qui servent d’alimentation de base aux animaux ont connu une forte baisse. Cette famine a entrainé la vente ou la mort de plusieurs animaux. L’excédent pluviométrique a entrainé l’inondation des zones de pâturage et a affecté négativement le capital fourrager de la zone. Dès lors, on voit que le seul facteur pluie n’est pas synonyme d’un hivernage abondant. Il faut qu’elle soit bien répartie dans le temps. A cet égard, l’information météorologique devient un facteur déterminant dans l’élaboration du calendrier cultural et le choix des variétés.
2.2.3. La culture du mil
Pour un meilleur suivi de cette culture, nous avons utilisé les données du département de Foundiougne. Ces données nous ont permis sur une période de trente-deux ans de suivre les surfaces emblavées en hectare, les productions annuelles en tonnes et les quantités pluviométriques annuelles reçues (1986 à 2014).
L’analyse de la figure 3 montre que l’évolution de ces trois paramètres est discontinue. Cette situation peut inciter les autorités à s’abstenir de certaines conclusions hâtives.
Par exemple, pour les années 1988, 1999, 2000, 2002 et 2013 les productions n’ont pas été satisfaisantes alors que les quantités pluviométriques étaient bonnes. Par contre, on voit que durant les années 1996, 1997 et 1998, les quantités pluviométriques et les surfaces n’ont pas été abondantes alors que les productions étaient excellentes. D’ailleurs, l’année 1998 a enregistré la meilleure production durant la période.
Enfin, on voit que le mil n’est pas une plante qui se développe dans des zones submersibles mais des pluies bien réparties sur le temps augmentent ses rendements, d’où l’importance de tenir compte des prévisions météorologiques.
2.3. Discussions
L’analyse de la pluviométrie et des productions agricoles dans le département de Foundiougne montre que le changement climatique est une réalité dans ce département. Ce phénomène accentue à la fois, la variation des productions et la vulnérabilité des paysans. Toujours sur la problématique du changement climatique, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) dans son quatrième rapport en 2007 a mis en lumière pour l’Afrique la probabilité d’un réchauffement de l’ordre de 1,1 à 2,9 °C dans les cinquante prochaines années. La présente étude corrobore ce constat et va plus loin en montrant que pour la période de référence la moyenne des précipitations est de 469 mm. Ce résultat global masque des disparités surtout au niveau des totaux pluviométriques reçus annuellement. A ce niveau, on a noté une recrudescence des inondations. Ces dernières ne sont pas profitables à l’arachide et au mil. Ce constat a été souligné par J. ANDRIEU (2008, p. 157) ; B. DIEYE et al. (20013, p.12) ; B. DIEYE (2007, p. 189). Ils ont clairement montré à travers la cartographie diachronique de l’occupation du sol une régénération de la mangrove et une réduction des terres salées suite à l’amélioration des totaux pluviométriques.
En outre, l’étude laisse apparaitre que l’adaptation des agriculteurs est devenue de plus en plus difficile. Ce constat rejoint les observations de A. C. DIOUF (2013 ; p.52) qui soutient que : « Les impacts des changements climatiques, combinés aux fortes pressions sociales ont accentué le degré de vulnérabilité des populations du monde rural dont la survie dépend des activités du secteur primaire ». Cette difficulté fait que les pratiques bannies par la loi (loi nº 64-46 relative au domaine national) se développent sous le regard impuissant des élus locaux. Cette situation qui n’est pas spécifique aux communes étudiées ne garantit en rien une bonne production. Le caractère irrégulier des pluies (inondation ou sécheresse) constitue le principal facteur qui influence le niveau des productions. Par ailleurs, l’étude montre clairement que la rotation triennale est aujourd’hui remplacée par la rotation biennale. Ce résultat est corroboré par le rapport du Centre de Suivi Ecologique (2013) où il est noté une réduction des surfaces cultivées en riz du fait de l’augmentation des terres salées dans la région de Fatick.
Conclusion
Au terme de cette étude, il s’avère que le département de Foundiougne, à l’instar des autres départements du pays, n’est pas épargné par les variabilités climatiques. Ces dernières se caractérisent par une perturbation du cycle normal de la pluviométrie. Elle a comme conséquences la variation de tous les paramètres météorologiques du département (insolation et températures très élevées), pluviométrie (déficitaire ou excédentaire), perturbation du calendrier cultural, famine du cheptel.... Cette nouvelle donne a changé l’organisation traditionnelle des structures agraires dans la zone. La jachère a disparu et la rotation triennale tend à être remplacée par la rotation biennale. Ce manque de terres arables, combiné aux impacts de la variabilité climatique plongent le secteur agricole du département dans une situation de précarité. Aujourd’hui, les paysans sont impuissants face aux aléas du climat. La résolution de ce problème nécessite entre autres solutions, la mise en œuvre d’un vaste programme de sensibilisation à l’endroit des agriculteurs, sur les stratégies d’adaptation face aux conséquences des changements climatiques.
Références bibliographiques
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Agence Nationale de la Statistiques et de la démographie, 2013. Rapport définitif
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MENDY Pierre, 1991. « La dynamique contrastée de la gestion des espaces littoraux de la Guinée-Bissau », CORMIER SALEM Marie-Christine (dir.), Dynamique et usages de la mangrove dans les pays des rivières du Sud, du Sénégal à la Sierra Leone, Paris, O.R.S.T.O.M : 195-208.
Auteurs
1Laboratoire Leïdi « Dynamiques des Territoires et Développement », Université Gaston Berger de Saint Louis/Sénégal,, adamacheikhjunior@gmail.com
2Laboratoire Leïdi « Dynamiques des Territoires et Développement », Université Gaston Berger de Saint Louis/Sénégal, aichaidy@gmail.com
3Laboratoire Leïdi « Dynamiques des Territoires et Développement », Université Gaston Berger de Saint Louis/Sénégal, mbayebabacar1990@hotmail.fr
4Laboratoire Leïdi « Dynamiques des Territoires et Développement », Université Gaston Berger de Saint Louis/Sénégal, camaramansour98@gmail.com