L’objectif de cette recherche Conservation et valorisation des plantes sauvages comestibles des communautés Bariba dans l’arrondissement de Kérou (commune de Kérou).
Les résultats obtenus ont permis d’établir une liste floristique de 45 espèces. La feuille constitue l’organe la plus utilisée avec (72,2 %), suivi respectivement du fruit (13,9 %), de la fleur et de la racine (5,6 % chacune) et de l’écorce (2,8 %). 53,3 % des plantes répertoriées sont consommées comme sources de compléments nutritionnels tandis que 46,7 % sont des alicaments. 33,3 % de ces plantes sont récoltées dans les jachères. La cuisson est le mode de préparation le plus utilisé (93,8 %) tandis que 6,3 % des plantes répertoriées sont consommées crues. 46,7 % de ces plantes sont utilisées aussi comme alicaments pour soigner 23 maladies courantes. De ce fait, des efforts doivent être faits pour une meilleure connaissance de ces plantes, de leur utilisation et leur conservation. Pour y parvenir, il faudra procéder à l’analyse nutritionnelle et toxicologique des espèces recensées et conduire des essais de domestication notamment pour celles en voie de disparition. Il serait aussi bénéfique d’approfondir les recherches sur la phyto-chimie de quelques plantes spontanées de cette écorégion afin d’identifier les métabolites secondaires responsables des activités biologiques.
Mots-clés
The aim of this research project was to conserve and develop the wild edible plants of the Bariba communities in the Kerou district (Kerou commune). The results obtained enabled us to draw up a floristic list of 45 species. The leaf is the most widely used organ (72.2%), followed by fruit (13.9 %), flower and root (5.6% each) and bark (2.8 %). 53. 3 % of plants listed are consumed as sources of nutritional supplements, while 46.7% are used for medicinal purposes. 33.3 % of these plants are harvested from fallow land. Cooking is the most common method of preparation (93.8%), while 6.3 % of plants are eaten raw. 46.7 % of these plants are also used as alicaments to treat 23 common illnesses. Efforts must therefore be made to improve knowledge of these plants, their use and conservation. To achieve this, it will be necessary to carry out a nutritional and toxicological analysis of the species listed, and to conduct domestication trials, particularly for endangered species. It would also be beneficial to further research the phytochemistry of some spontaneous plants in this ecoregion, in order to identify the secondary metabolites responsible for their biological activities.
Introduction
Les plantes alimentaires sont celles dont la population consomme une partie soit comme épice, comme légume, soit comme condiment. M. BOTANICAL et al, (2018, p.25). Les forêts recouvrent 31 % des surfaces terrestres de nos jours et 60 millions de peuples indigènes dépendent presque entièrement de ces ressources forestières (FAO, 2020, p.51). Selon (T. N. KOTO 2017, p.20), au cours de la période de 2005 à 2010, le rythme de déforestation nette dans les pays tropicaux était de 7 millions d’hectares par an. Au Bénin, les pertes annuelles en couverture forestières sur la même période étaient estimées à 50 000 ha (N. LUYINDULA, 2020, p.24) avec pour conséquence la disparition des espèces végétales de leurs écosystèmes naturels (T. N. KOTO 2017. p.31. Selon M. M., DIONISIO et al. (2010) à la pression démographique, à la déforestation, aux feux de végétation, à l’agriculture, à l’élevage et aux variations climatiques. Cette déforestation s’est accélérée au cours de la dernière décennie. Les valeurs annuelles les plus élevé de perte nette de forêt enregistré en Afrique entre 2010 et 2020 est de 3,9 millions d’hectares par an contre 3,4 millions d’hectares entre 2000 et 2010 (FAO, 2020, p.7).
Ce milieu forestier regorge d’importantes richesses naturelles diversifiées, que l’homme à presque toujours su mettre en valeur pour assurer sa survie. En Afrique subsaharienne, les forêts sont utilisées à diverses fins. Certaines des populations africaines dépendent directement de la forêt pour leur subsistance (FAO, 2010, p .24) et d’autres pour des raisons diverses utilisent les produits fournis par les forêts. Par ailleurs, d’après une étude de la banque mondiale, 1,2 millions de personnes dans les pays en développement tirent des aliments et des revenus des arbres poussant dans leurs fermes (W. ATAKPAMA et al, 2018, p.23). Ainsi, le parc arboré permet de maintenir la fertilité des terres, la durabilité des systèmes de culture, de lutter contre l’érosion, l’insécurité alimentaire et les effets néfastes des changements climatiques. En effet, la biomasse produite par les arbres est décomposée, ce qui permet un recyclage des nutriments pompés par l’arbre des horizons de profondeur vers les horizons de surface. Dans ce système riche en engrais minéral comme l’intrant coton et organique comme la biomasse foliaire du karité et les résidus de récolte du cotonnier et du sorgho pour les plantes associées (I. B. JEFF, 2019, p, 11) ces deux espèces constituent une source de revenu pour les populations locales.
Le karité est considéré comme un arbre sacré à cause de ses multiples utilisations. Il produit des fruits à pulpe comestible contenant des amandes riches en matière grasse, connue sous le nom de beurre de karité. Celui-ci est utilisé par les populations locales dans l’alimentation, la cosmétique et la pharmacopée (N. LUYINDULA, 202, p 12). Le karité est l'une des plus anciennes sources connues de matières grasses d'origine végétale de la zone soudanienne. Malgré l'introduction, à la période historique, du sésame (Inde), de l'arachide (Amériques), et malgré la présence ancienne de l'élevage bovin, fournissant le beurre, le karité fournit encore l'essentiel des substances grasses de certaines régions où ses peuplements sont particulièrement denses tant au Mali, au Burkina, qu'au Nigéria.