Introduction
Les modifications des paysages sous l’effet conjugué de l’urbanisation et du réchauffement climatique ont eu pour conséquences une occupation anarchique des zones inaptes à l’installation humaine et une émergence des épidémies (D. Gubler et al., 2001, p. 223). Nombre de ces épidémies sont des maladies à transmission vectorielle, c’est-à-dire transmises à un hôte vertébré (homme ou animal) par la piqûre d’un arthropode hématophage, désigné sous le nom de vecteur (A. Tran et al., 2007, p. 420). Parmi ces insectes nuisibles pour les vertébrés, les insectes hématophages occupent une place toute particulière à cause des nuisances considérables qu’ils peuvent occasionner, mais surtout du fait des conséquences sanitaires des pathogènes qu’ils peuvent transmettre (E. Viennet, 2011, p. 5). En effet, les modifications écologiques d’origine naturelle ou se traduisant par une augmentation de la pression anthropique continue sur l’espace au détriment des écosystèmes naturels, ont majoritairement contribué à remodeler l’aire de répartition des vecteurs. Elles ont ainsi favorisé la propagation des maladies qu’ils transmettent (D. Gubler et al., 2001, p. 227 ; D. Rogers et S. Randolph, 2006, p. 349). Au nombre des vecteurs susceptibles de jouer un rôle dans la transmission de divers pathogènes responsables de maladies, J.-Y. Zimmer et al. (2014, p. 301) distinguent les diptères hématophages. Elles constituent une part importante des vecteurs dont le genre Culicoides regroupe plus de 1250 espèces décrites dans le monde (M. A. Dusom, 2012, p. 2). Ce sont des moucherons piqueurs dont la taille est comprise entre 1 et 4 mm, appartenant à la famille des Ceratopogonidae et au genre Culicoides Latreille (J.-Y. Zimmer et al., 2014, p. 301). Pour sa part, A. Borkent (2014, p. 121) en dénombre plus de 1300 espèces valides dont les femelles sont hématophages.