L’impact environnemental des poches d’habitats informels à Daloa (centre-ouest, Côte d’Ivoire)

Résumé

Capitale régionale du Haut-Sassandra, la ville de Daloa connaît une dynamique spatiale remarquable. De 242 hectares en 1958, puis 393 ha en 1962, l’espace urbanisé est passé successivement à 645 ha en 1970, à 1340 ha en 1980 puis à 2510 ha en 1995 (Ecoloc Daloa, 2002). En 2008, l’espace urbanisé avait atteint 2.866 hectares (K.E. YAO, 2014, p. 186) contre 3 623 ha en 2014 et 6 712 ha en 2020 selon les services techniques de la Mairie. Le diagnostic révèle de nombreuses poches d’habitats informels dans la ville, souvent juxtaposées aux quartiers d’habitations de moyens et hauts standings. Cette situation pose le problème de l’enlaidissement de l’espace urbain de Daloa. Le présent article se propose d’analyser l’impact environnemental de l’habitat informel à Daloa.

La méthodologie utilisée repose sur la recherche documentaire, complétée par une enquête par questionnaire et des entretiens avec les chefs de quartiers, les présidents des comités de gestion, les gestionnaires de la ville (Maire, Directeur régional de la construction et de l’urbanisme) et les géomètres-experts de la région.

Les résultats montrent que les sites non constructibles disparaissent au profit de la fabrique urbaine. La persistance de l’habitat informel malgré les risques de déguerpissement contribue à enlaidir le paysage urbain quand la précarité des matériaux de construction utilisés offre des conditions de vie précaires.

Abstract

Regional capital of Haut-Sassandra, the city of Daloa is experiencing remarkable spatial dynamics. From 242 hectares in 1958, then 393 ha in 1962, the urbanized area increased successively to 645 ha in 1970, to 1340 ha in 1980 then to 2510 ha in 1995 (Ecoloc Daloa, 2002). In 2008, the urbanized area had reached 2,866 hectares (K.E. YAO, 2014, p. 186) compared to 3,623 ha in 2014 and 6,712 ha in 2020 according to the technical services of the Town Hall. The diagnosis reveals many pockets of informal housing in the city, often juxtaposed with medium and high-end residential districts. This situation poses the problem of the disfigurement of the urban space of Daloa. This article aims to analyze the environmental impact of informal housing in Daloa.

The methodology used is based on documentary research, supplemented by a questionnaire survey and interviews with neighborhood leaders, management committee presidents, city managers (Mayor, Regional Director of Construction and Urban Planning) and surveyors in the region.

The results show that non-constructible sites disappear in favor of the urban fabric. The persistence of informal housing despite the risk of eviction contributes to disfiguring the urban landscape when the precariousness of the building materials used offers precarious living conditions.

Introduction

La ville de Daloa, de par son statut de capitale régionale, polarise les activités économiques du centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Sa situation au carrefour d’axes routiers nationaux et internationaux est à l’origine de son attractivité et de sa dynamique démographique. La croissance de la population urbaine s’est accompagnée d’une pression sur les espaces urbain et péri-urbain. De 242 hectares en 1958, puis 393 ha en 1962, l’espace urbanisé est passé successivement à 645 ha en 1970, à 1340 ha en 1980 puis à 2510 ha en 1995 (Ecoloc Daloa, 2002). En 2008, l’espace urbanisé avait atteint 2.866 hectares (K.E. YAO, 2014, p. 186) contre 3 623 ha en 2014 et 6 712 ha en 2020 selon les services techniques de la Mairie. Cette dynamique spatiale est le fait d’une compétition entre plusieurs usages du sol. A ce propos, Tchuikoua et Elong (2014) font remarquer qu’à Douala et partout en Afrique subsaharienne, en l’absence d’un système de gestion moderne adéquat, les pratiques urbaines se développent de façons diverses et variées, reflet des incohérences et des limites des politiques urbaines, de la pluralité des acteurs et des crises sociales.

Le diagnostic révèle de nombreuses poches d’habitats informels dans la ville de Daloa. On en trouve aussi bien dans les quartiers formels de moyens et hauts standings que dans les quartiers informels. Cette situation pose le problème de l’enlaidissement de l’espace urbain de Daloa. De ce fait, la présence et/ou la persistance des poches d’habitats informels est une préoccupation majeure à Daloa, troisième ville ivoirienne en termes de population.

Quel est l’impact des habitats informels sur le développement de la ville de Daloa ?       

L’objectif de cet article est d’analyser l’impact environnemental des poches d’habitats informels à Daloa.

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Date de parution
30 sep 2022