Activités anthropiques et dégradation du couvert végétal dans la Sous-préfecture de Korhogo

Résumé

La Côte d’Ivoire a perdu au cours des cinquante dernières années près de 85% de sa couverture forestière (R. F. LAUGUINE, 2007, p. 472). Cette dégradation fulgurante est en partie due à l’agriculture, à la croissance démographique et aux facteurs climatiques. Pour freiner la destruction massive du couvert végétal, l’Etat ivoirien a mené des actions dans plusieurs localités du pays. Au niveau de la sous-préfecture de Korhogo, les populations locales sont formées et sensibilisées à la conservation de la biodiversité. En plus, un cantonnement de la Société de Développement de Forêt (SODEFOR) a été établi dans la zone pour la protection des ressources végétales disponibles. Cependant, malgré les efforts des autorités, le couvert végétal continue de régresser au profit des activités humaines. Quel est l'état du couvert végétal face à l’augmentation et à la diversification des activités anthropiques dans la sous-préfecture de Korhogo ?

La présente contribution vise à analyser l’impact des activités anthropiques sur le couvert végétal dans la sous-préfecture de Korhogo entre 1990 et 2020. Elle s’appuie sur l’exploitation d’une littérature approfondie, sur l’analyse d’images satellitaires et de collecte des données sur le terrain. Il s’agit de faire ressortir l’état de régression du couvert végétal et les effets de cette dégradation ainsi que les stratégies mises en place pour la restauration et la conservation du couvert végétal ont guidé notre démarche.     

Les résultats de l’étude ont révélé que le couvert végétal de la sous-préfecture de Korhogo connait une régression continue dans le temps et dans l’espace. En espace d’une trente années (1990 à 2020), la sous-préfecture de Korhogo a perdu 40% de son couvert végétal naturel. Cette dégradation a des impacts socio-environnementaux. L’étude montre également que l’agroforesterie et la sensibilisation des populations constituent les stratégies idoines pouvant inverser les tendances de l'évolution régressive du couvert végétal naturel dans la sous-préfecture de Korhogo.

Abstract

Côte d'Ivoire has lost nearly 85% of its forest cover over the past fifty years (R. F. LAUGUINE, 2007, p. 472). This rapid degradation is partly due to agriculture, population growth and climatic factors. To curb this massive destruction of vegetation cover, the Ivorian government has taken action in several localities in the country. In the sub-prefecture of Korhogo, local populations are trained and sensitized to biodiversity conservation. In addition, a Forest Development Company (SODEFOR) cantonment has been established in the area for the protection of available plant resources. However, despite the efforts of the authorities, the vegetation cover continues to regress to the benefit of human activities. What is the state of the vegetation cover in the face of the increase and diversification of human activities in the Korhogo sub-prefecture?

The present contribution aims to analyze the impact of anthropogenic activities on the vegetation cover in the Korhogo sub-prefecture between 1990 and 2020. It is based on the exploitation of extensive literature, satellite image analysis and field data collection. The aim is to highlight the state of regression of the vegetation cover and the effects of this degradation as well as the strategies put in place for the restoration and conservation of the vegetation cover.    

The results of the study revealed that the vegetation cover of the Korhogo sub-prefecture is continuously regressing in time and space. In the space of thirty years (1990 to 2020), the Korhogo sub-prefecture has lost 40% of its natural vegetation cover. This degradation has socio-environmental impacts. The study also shows that agroforestry and sensitization of the population are appropriate strategies to reverse the trends of regressive evolution of natural vegetation cover in the Korhogo sub-prefecture.

Introduction

La dégradation continue du couvert végétal en Afrique de l'ouest est en partie due à l’agriculture, à la croissance démographique et aux facteurs climatiques (L. BAMBA et al, 2010, p22). A l’instar des autres pays africains, la Côte d’Ivoire, dès le début de son indépendance en 1960, a axé son développement économique et social sur l’agriculture et l’exploitation forestière (C. BIGOT et al, 2005, p16). Menée à la fois au niveau industriel et artisanal, la forte pression des activités agricoles a accentué la destruction du couvert végétal (M.S. TIEBRE et al, 2016, p43). La Côte d’Ivoire a perdu ainsi environ 85% de sa couverture forestière au cours de ces cinquante dernières années (R. F. LAUGUINE, 2007, p. 472).

La dégradation de la couverture végétale est visible dans toutes les régions du pays notamment dans la Sous-préfecture de Korhogo. Dans cette zone, l’agriculture extensive basée sur les techniques itinérantes sur brulis, la surexploitation du couvert végétal en bois d’énergie et les feux de brousse ont des répercussions directes sur l’occupation du sol et la configuration du paysage. Dans un tel contexte, il est nécessaire de savoir comment évolue le couvert végétal face à la prolifération des activités anthropiques dans la sous-préfecture de Korhogo ? le problème soulevé ici est la régression du couvert végétal au profit des activités anthropiques notamment l’agriculture malgré les nombreux efforts. L’objectif de cette étude est dont d’analyser la dynamique du couvert végétal sous l’influence des activités humaines dans la Sous-préfecture de Korhogo à partir de l’exploitations des images satellitaires et d’enquêtes de terrain. Spécifiquement, il s’agit d’abord de montrer de l’état de dégradation continue du couvert végétal de la sous-préfecture de Korhogo. Ensuite de déterminer l’impact socio-environnementaux des activités anthropiques dans la dynamique du couvert végétal avant d’indiquer les stratégies mises en place pour une gestion durable du couvert végétal.

Catégorie de publications

Date de parution
30 sep 2022